L’heure est grave et le droit à la mobilité est plus menacé que jamais. En effet, l’année 2021 marque une avancée dans la mise en place des ZFE (zones à faibles émissions), dont le nombre va passer de 4 à 11 cette année (10, en fait, puisque Strasbourg, initialement prévu, a décidé d’en reporter la mise en application à 2022). Les automobilistes et usagers de deux et trois roues motorisés, circulant à bord d’engins ayant pas la "mauvaise" vignette Crit’Air (3, 4 ou 5, selon les endroits), sont priés de ne plus les utiliser.
On prune d’abord, on discute après
Et pour renforcer la mise en application de ces mesures, on vient d’apprendre par la bouche de Jean-Baptiste Djebbari, le ministre chargé des Transports, dans le cadre d’une interview donnée à nos confrères du Parisien, que le Grand Paris compte bien mettre en place un système de vidéo-verbalisation.
Concrètement, tous ceux qui n’ont pas le bon véhicule risqueraient de recevoir une jolie lettre dans leur boîte à chaque fois qu’ils le sortent. Alors que les estimations parlent de 30 % du parc roulant qui serait exclu, on voit mal, en plus dans le contexte économique lié au Covid-19, comment la transition vers un parc automobile (supposément) "vert" se fera sans douleur, en dépit de systèmes d’aides qui relèvent souvent plus d’un effet d’annonces. Car qu’un tiers de nos concitoyens ne puissent plus, légalement, se déplacer pour répondre à des besoins élémentaires risque de poser quelques questions d’injustice économique.
Qui parie sur le retour d’une certaine forme de (grosse) colère sociale ?