Pure sportive

Cadre Deltabox double berceau, imposant bras oscillant coudé en alu, fourche de 33 mm de diamètre, gros disque de 292 mm et large pneu de 130 à l’arrière, cette 125 paraît suréquipée pour sa cylindrée et parade… sans pétarade. Car une fois le petit « bzitt » du démarreur électrique entendu, le moteur laisse entendre une sonorité bien moins excitante que son échappement au ras de la roue typé R6 ne le laisse présager.

Bien caché derrière des flans de carénage bien ajustés (à Saint-Quentin, chez MBK), le tout nouveau monocylindre 4-temps à 4 soupapes refroidi par eau et injecté fait de son mieux, mais les normes Euro 3 et la réglementation limitant les 125 cm3 à 15 ch ont eu raison de ce qui jadis aurait été un petit trublion parmi les 2-temps.

Cette YZF n’est d’ailleurs pas très éloignée de l’esprit de feue la TZR 125 Yam’ : creux à bas régime, le bloc et ses 1,25 m.kg de couple ne s’énervent vraiment que passé les 8.000 tours avant de rupter juste après les 10.500 tr/min, propulsant vivement la bestiole à une vitesse de pointe affichée de 134 km/h. Un caractère pour le moins pointu.

Un certain confort

Les fesses légèrement en l’air sur un fin coussinet (818 mm de hauteur de selle), les bras un peu appuyés sur les demi-guidons, les jambes à l’aise grâce aux repose-pieds et aux commandes reculés, les compétiteurs en herbe y seront plus confortablement installés qu’il n’y paraît.

Étudiée pour les grands gabarits, cette sportive accueillera sans problème un adulte de plus d’1,75 m et de 80 kg, comme si les quadras sans permis A étaient aussi ciblés par Yamaha. À eux ensuite d’être assez souples pour coller le menton sur le réservoir et éviter les remous engendrés par la petite bulle au-delà de 100 km/h… Et de se redresser rapidement tel un pilote de Junior Cup pour mieux utiliser les généreux freins à disque, puissants et progressifs.

Mais le principal atout de l’YZF, c’est sa partie-cycle : facile à placer, offrant une grande tolérance sur l’angle, cette 125 se montre très précise sans sacrifier le confort grâce à un débattement généreux (Av : 130 mm, Ar : 125).

De quoi se régaler dans les petits virages serrés des départementales et/ou s’initier aux techniques de la piste, et ce sans se faire peur. En ville, cette machine typée s’avère maniable, même s’il faut trop souvent jouer de la boîte extra-courte à six rapports pour s’extirper du trafic.

Sportive, l’YZF 125 l’est jusque dans ses carences au quotidien : pas d’emplacement pour le U et un traitement précaire réservé au passager. Le propriétaire pourra donc affirmer son côté « pilote d’usine » à l’arrêt devant le lycée ou devant les collègues sur le parking…

Verdict. En offrant une partie-cycle des plus affûtées, l’YZF révèle l’affreuse limite des 15 ch et du 125 4-temps. À 3.990 €, soit 1000 de plus qu’une CBR 125 certes moins clinquante mais plus polyvalente, la sportive YZF risque de faire figure de machine d’exception sur un marché de niche extrêmement concurrentiel.

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