Vidéo ci-dessus : l’essai de la Yamaha MT 700 Tracer en version dynamique
Plateforme
Initié par l’automobile, le principe de plateforme prend une part importante chez les constructeurs moto, notamment chez Honda avec la NC 750 et Yamaha avec sa MT-09 devenue Tracer 900 puis XSR 900.
Juste avant l’été et la saison des grandes balades en Europe, c’est au tour de la « petite » MT-07 de se parer d’une robe de GT. Si les Fazer et autres Diversion se voyaient tout juste affublées d’un demi-carénage en lieu et place du phare, les nouveaux roadsters carénés sur base MT reçoivent bien plus d’attention.
La Tracer 700 ne déroge pas à cette règle : en supplément d’un bulle réglable à la main via deux vis sans fin et d’une double optique spécifique, cette petite GT reçoit un réservoir plus imposant (17 litres soit 3 de plus qu’une MT-07), une nouvelle selle avec un bâti arrière entièrement modifié pour accueillir convenablement un passager et de la bagagerie.
La partie-cycle n’est pas en reste puisqu’elle se compose d’un bras oscillant plus long, gage de stabilité, et de suspensions aux settings prenant en compte les 16 kg ajoutés au cadre et au moteur Cross plane 2 (CP2) de la MT.
Ergonomie et finition réussies
C’est en Italie, au sommet du Passo Pordoi dans les Dolomites, que Yamaha nous a conviés à découvrir cette transformation. Si la première claque reçue est bien celle de la beauté des paysages locaux, la petite Tracer fait elle aussi très bon effet : le design est original et équilibré, les carénages bien intégrés, les lignes et la finition sont de très bon aloi.
Une fois assis sur la selle épaisse et rehaussée (825 mm), on profite d’une ergonomie typée trail, buste bien droit grâce à un guidon haut (assez court et légèrement cintré) et des repose-pieds assez bas. Un motard d’1m70 pourra poser les deux pointes des pieds au sol.
Le passager n’a cette fois pas été oublié et profite d’un bout de selle plus long et de larges poignées bien intégrées.
Les premiers tours de roues à basse vitesse pour sortir de notre village alpin laissent entrevoir une agilité intacte : la moto offre un rayon de braquage hyper réduit ainsi qu’un bon équilibre à basse vitesse.
Malgré le supplément de poids (+16 kg) et le réservoir un peu plus large au niveau des genoux (équipé de grip), les débutants seront toujours les bienvenus derrière la bulle réglable en forme de V, protégeant essentiellement le buste, même si l’absence de trajet autoroutier ou de longue ligne droite lors de cette prise en mains ne nous a pas permis d’en vérifier toute l’efficacité.
Plus de stabilité
Une fois lancée dans la succession de virages interminables que constituent les routes des Dolomites, la Tracer révèle une partie-cycle plus neutre. Les modifications du bras oscillant, désormais en alu et plus long de 50 mm, rendent la machine plus stable et moins joueuse que la MT-07, réputée pour sa tendance à partir facilement sur la roue arrière.
La Tracer, elle, reste les deux roues bien au sol, et s’inscrit avec assurance dans chaque virage. Rallongé et modifié uniquement au niveau des biellettes, l’amortisseur arrière travaille avec plus de progressivité que le roadster. Un véritable plus pour le confort notamment avec un passager.
Sur route lisse et à bon rythme, la Tracer se révèle saine… mais dès que le revêtement se détériore un peu, et que le rythme s’élève, la fourche avant non réglable et l’amortisseur arrière ont plus de mal à garder leur tenue, comme sur la MT-07.
La rubrique Équipement de Moto Magazine a d’ailleurs testé plusieurs kits d’amortissement pour résoudre ce problème. Le remplacement de l’amortisseur apportera un réel bénéfice.
Petit moteur à sensations
Inchangé, le moteur CP2 a toujours de quoi satisfaire un très large rayon d’utilisateur, du débutant au conducteur aguerri : relativement coupleux en bas (7 m.kg dès 6 500 tr/min), il reprend dès 2 500 tr/min. Suffisamment puissant au vu du poids de l’ensemble (75 ch et 196 kg tous pleins faits) le CP2 calé à 270° se révèle dès 5 000 tr/min avec juste ce qu’il faut de linéarité pour ne jamais surprendre, sans ennuyer son opérateur. La sonorité s’avère même plutôt sympathique. Seul regret, la boîte (bien étagée) qui manque un peu de précision sous la botte.
Bonne freineuse
Côté freinage, la Tracer équipée de l’ABS d’origine, norme Euro 4 oblige, surclasse la concurrence. Le double disque avant offre un bon mordant et la commande réglable en écartement une attaque rassurante, qui s’intensifie en insistant.
Sur sol humide, l’ABS se déclenche parfois un peu tôt. À l’arrière, le feeling à la pédale est idéal, et permet de placer efficacement sa machine dans les virages ou de ralentir sereinement. On notera l’absence de contrôle de traction, option pas indispensable mais qui rassurera les débutants un jour de pluie.
Tarif élevé
Disponible à 8 399 euros sans bagagerie, soit 1 700 euros de plus qu’une MT-07 ABS, la Tracer 700 est aussi la routière mid-size la plus chère de son segment : elle est vendue 100 euros de plus qu’une Honda NC 750 DCT, 400 euros de plus qu’une Suzuki V-Strom 650, et 700 euros de plus que sa concurrente directe, la Kawasaki Versys 650. À ce prix, remplit-elle son office de moto polyvalente, routière du week-end apte à transporter son conducteur sur les trajets fonctionnels sans s’ennuyer la semaine ?
Rendez-vous le 25 août dans les kiosques, pour découvrir un comparatif hyper détaillé dans le prochain Moto Magazine (n°330, septembre 2016).
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