De Polaris, on connaît surtout les scooters des neiges. Ici, ce sont les motos Victory que nous présentons, au travers de la gamme « Cross Series » comportant deux machines, qui diffèrent par leur équipement : la Cross Road et la Cross Country. C’est cette dernière que nous avons essayée.
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Un coup de démarreur, le gros V-twin à 50° de 1731 cm3 (89 ch et 15 m.kg) s’ébranle en sourdine, normes obligent. Le bouilleur, commun à toutes les Victory, est refroidi par air et huile et comporte une distribution par simple ACT, commandé par chaîne, qui active 4 soupapes par cylindre dont le jeu est à rattrapage hydraulique. La boîte à six rapports est ferme, précise, mais bruyante, l’embrayage est juste trop dur.
L’absence de double branche de série sur le sélecteur est inhabituelle, voire gênante, car sa course est longue. La chasse n’est pas excessive, les pneus sont de taille raisonnable, alors la Victory Cross Country s’incline facilement dans les premières courbes rencontrées.
Comportement
Souple, le propulseur reprend sans trop râler dès 1.500 tours pour accélérer fermement et sans esbroufe jusqu’à 5.000 tours (sa limite d’utilisation). Entre 2.500 et 4.000, il donne le meilleur de lui-même, avec efficacité et discrétion. Il correspond parfaitement à l’usage qui lui est destiné. Le frein arrière est puissant et facile à doser, mais l’avant (2 disques, étriers 4 pistons) manque singulièrement de mordant. Si c’est rassurant sur le mouillé, il faudra tirer fort en cas de freinage musclé sur le sec.
La position de conduite n’appelle guère de critique : les pieds sont en avant, mais la selle et les excellentes suspensions ménagent les lombaires tout en assurant une tenue de route honorable. Comme la garde au sol est supérieure au médiocre standard qui régit le genre, on peut conclure à un bilan positif sur ce chapitre.
Protection
Selon la version, la Cross Road se déguste « naked » ou avec un pare-brise simple, là où la Cross Country propose un « nez de cochon » livré avec deux tailles de bulle (les plus de 1,80 m choisiront la version haute). Les 22 litres du réservoir permettent d’envisager des étapes raisonnables. L’accueillante selle passager et les larges valises incitent au duo.
Verdict. Certes, dans l’Hexagone, le marché de ces machines demeure limité, mais l’offre Victory est séduisante pour les motards tentés par ce type de motos. Hormis quelques détails de finition et l’absence surprenante – que nous espérons momentanée – de sécurité sur la béquille latérale, les « Cross Series » sont convaincantes. Moins prestigieuses, mais plus innovantes que leurs concurrentes de Milwaukee, elles affichent des qualités routières cohérentes et une motorisation moins typée mais plus efficace.