Dimanche 17 avril 2005, la Yamaha du GMT 94 signe une magnifique victoire devant les 2 Suzuki officielles du SERT. Malgré des rebondissements de dernière minute...
A 15h, la Yamaha N°94 du GMT passe la ligne d’arrivée de la 28ème édition des 24h du Mans en vainqueur. Jusqu’à la dernière minute, rien n’était acquis puisque la Suzuki officielle N°1 se trouve à une poignée de secondes de la Yamaha lorsque le drapeau à damier est agité.
En images
C’est la conclusion d’une longue course poursuite, qui a duré une partie de la nuit, entre la Yamaha N°94 et la Suzuki N°1. Confortablement installé en tête depuis le milieu de la nuit, le team parisien avait peu de crainte d’être remonté à la régulière, son adversaire direct la machine N°1 est à deux tours.
Coup de théâtre à 14h 05, William Costes rentre la Yamaha N°94 dans les stands, avec une fuite d’huile sur le côté gauche de la moto. Deux minutes sont perdues, et quand la Yamaha reprend la piste, elle ne possède plus que 30 secondes d’avance sur la Suzuki N°1 !! Il reste alors 40 mn de course. Le suspense est à son comble !
Malgré des temps, relativement proches, réalisées par les 2 machines de tête (1’40’’), la Suzuki N°1 parvient à remonter. Mais le GMT94 tient bon : Quand elle franchit la ligne d’arivée en vainqueur, son avance n’est plus que de 20 secondes !
C’est le second succès du GMT94 aux 24h du Mans, après leur victoire en 2001 sur Suzuki : Christophe Guyot a réussi le pari de faire gagner une autre marque sur le Bugatti. A noter que la dernière victoire de Yamaha aux 24h du Mans remontait à 1991 !
Le règne de la marque Suzuki est terminé, après 4 années de victoires consécutives tout de même. Pour les 20 ans de la GSXR, le team manager du SERT , Dominique Méliand, espérait certainement meilleur résultat... Il parvient néanmoins à sauver les meubles puisqu’il place ses 2 machines sur le podium : La Suzuki N°2, après s’être fait décrochée au milieu de la nuit, est parvenue à se maintenir à la 3ème place, 14 tours devant son poursuivant la Honda N°5 de National Moto.
En stocksport, coup de théâtre également : Une heure avant l’arrivée, la Kawasaki N°49 de Scratch Moto, leader de la catégorie, connaît de gros problèmes de boîte et est contrainte à un arrêt dans les stands de 15 minutes... Suffisamment pour céder le leadership à la Yamaha N°99 du team Acropolis qui remporte sa 1ère victoire au Mans (5ème au scratch) . Sur le podium stocksport, elle est rejoint par la Yamaha N°33, deuxième (9ème au scratch) . La Kawasaki N°49 réussit finalement à boucler les derniers tours et vient compléter le podium.
La Honda N°6 de National Motos est la seule (sur deux) à terminer la course. Pour revenir au plus haut niveau, il faudra que Honda accumule de l’expérience, tout comme les simples amateurs.
Les 2 Honda Superproduction N°5 et 6 ont connu des destins très différents. Une seule termine, au pied du podium.
Certains avaient vu le retour de Honda en endurance, avec l’engagement des deux CBR de National Motos, la N°5 et la N°6 pour cette 28ème édition des 24H du Mans. Pourtant, le team manager Christian Lavieille répète à qui veut l’entendre que son équipe n’est qu’un team privé, ou « une toute petite usine », avec des moyens limités par rapport à ceux qui bénéficient de l’appui de leur importateur respectif.
Mais la première difficulté a été de trouver des équipages équilibrés, après la blessure de Philippe Dobé aux essais. La tâche n’a pas été facile, aucun remplaçant n’avait été prévu !
L’homme salutaire a été trouvé en la personne de Pierrot Lerat Van Staen, pilote déjà remplaçant chez Suzuki. Ce dernier a été versé sur la N°6, avec Philippe Donischal, et Bruno Bonhuil Ce dernier part avec un petit plus, puisqu’il a déjà l’expérience des Honda, ayant déjà roulé chez DAP 91. Et puis il sait ce que c’est que de rouler chez les « pros » puisqu’il a été pilote titulaire de ZongShen en 2004.
Sur la Honda N°5, Gwen Giabbani a été associé à Igor Jerman et Sébastien Scarnato, tous deux anciens vainqueurs des 24 heures. C’est une décision qui va se révéler payante.
15ème sur la grille, la Honda N°5 entame la course de manière catastrophique : un problème de roulement sur le porte couronne lui fait courir la 1ère heure en fond de classement. 43ème à 16 heures samedi, les pilotes se dépouillent et réalisent régulièrement des temps proches des meilleurs en 1’41’’142. A 18 heures, la N°5 est déjà 11ème, puis elle lutte une bonne partie de la nuit avec la Kawasaki N°49 pour obtenir la 5ème place.
Au lever du jour, elle ravit la 4ème place à une autre Kawasaki, la N°8, qui connaît des soucis de pignon de boîte. Elle figure en bonne position, au pied du podium, comme l’espérait son team manager : « Nous sommes en embuscade et on espère qu’un incident de course nous favorise » avoue Christian Lavieille.
Cet espoir est déçu puisque dimanche 17 avril, la Honda N°5 de National Motos termine 4ème, à 21 tours du vainqueur. Elle finit beaucoup mieux que sa consoeur, La N°6 contrainte à l’abandon, après 3 chutes, le dimanche à 11H20.
Ce bilan mitigé prouve que les Honda peuvent être dans le coup, même si la marque n’est plus présente officiellement depuis 2001. Mais pour revenir au plus haut niveau, l’importateur du premier constructeur Nippon, devra ré-engranger de l’expérience, tout comme les amateurs de base.