Après la proposition des écologistes au Conseil de Paris, en novembre 2016, la mairie de Paris vient d’en remettre une couche, quant à la perspective de rendre payant le stationnement des motos et scooters, sur les parkings en surface.
« Oui, je suis favorable au stationnement payant des deux-roues », a de nouveau martelé l’adjoint d’Anne Hidalgo en charge des Transports, à l’occasion d’une table ronde organisée mercredi 21 juin à Parkopolis, le salon des professionnels du stationnement.
Absence de régulation...
« Il y a une trop forte demande » de stationnement 2-roues, s’est justifié Christophe Najdovski, « du fait même de cette absence de régulation (du fait de la gratuité, NDLR) ». Pour remédier à cela, il ne reste plus qu’à « réguler », en passant au payant !
C’est en tout cas à cette conclusion que ce débat semblait vouloir amener son auditoire. Malgré la présence de Marc Bertrand, le représentant de la Fédération française des motards en colère (FFMC), qui a apporté le seul avis contradictoire favorable aux 2-roues : « si certains stationnent sur le trottoir c’est à cause du manque d’emplacements, sachant qu’il n’y a que 40 000 places 2-roues dans Paris pour 150 000 véhicules y circulant chaque jour ».
Mais l’affaire semblait étrangement entendue par avance... La question posée à cette table ronde n’était-elle pas : « Les deux-roues vont-ils ou doivent-ils conserver leur régime d’exception avec la nouvelle génération d’horodateurs ? » Les professionnels du secteur, qui organisent Parkopolis, auraient a priori tout à gagner de ce passage en payant.
Nouveaux outils de contrôle
Ces professionnels sont non seulement les fournisseurs de ces nouveaux superparcmètres évoqués dans la question, capables par exemple de gérer des tarifs différenciés selon les catégories de véhicules. Et ce sont eux aussi qui se chargeront bientôt du respect du stationnement payant dans la capitale !
Gestion du stationnement confiée au privé
En effet, la réforme du stationnement qui entrera en vigueur au 1er janvier 2018 et qui permettra à chaque maire de fixer lui-même le montant de l’amende à régler en cas de non-paiement – le PV à 17 euros pour tout le monde et partout en France disparaît, à Paris, par exemple, il s’élèvera à 50 euros dans les arrondissements centraux -, donnera aussi la possibilité à chaque maire de confier le contrôle de ce stationnement aux sociétés privées. Une option d’ores et déjà validée par Anne Hidalgo.
Répression accrue du stationnement « gênant »
Pour en revenir au seul cas des deux-roues, ce qui est sûr, c’est que le stationnement sur trottoir, qui bénéficie aujourd’hui d’une certaine tolérance, sera bien plus réprimé à partir de 2018. Christophe Najdovski l’a clairement annoncé lors de cette même table ronde mercredi. « La consigne sera donnée [aux agents verbalisateurs, NDLR] de ne plus laisser passer » cette infraction, a-t-il prévenu. Il faut donc s’attendre à une multiplication des PV à 35 euros, prévus en répression de ce stationnement considéré dans le code de la Route comme gênant.
La menace du parking 2RM payant ne se fait pas sentir qu’à Paris. Cette réforme du stationnement des véhicules est applicable par tous les maires. D’autres grandes villes s’en empareront certainement.