Est-ce que la moto fait partie de cette quête ?
Oui, bien sûr ! Comme j’ai dit, je suis une fonceuse et dans tout ce que j’ai entrepris dans ma vie, depuis mon écurie de chevaux de course jusqu’à mon théâtre que j’ai tenu 20 ans à Bruxelles, j’ai toujours été jusqu’au bout de ce que je pouvais faire. Chaque fois que je monte sur ma moto, c’est un combat terrible car je me bats pour avancer, pour tourner, pour ne pas tomber… Je n’avais jamais roulé sur des gravillons ni sur des routes aussi glissantes ; or, je me rend compte que je progresse à chaque instant, que je peux faire des choses qui étaient tout simplement impensables il y a encore peu de temps. Je me rends compte aussi que j’ai vraiment besoin d’apprendre des choses. J’aimerais un jour rencontrer une femme pilote qui m’explique les techniques de pilotage parce que les femmes ne fonctionnent pas de la même manière que les hommes en moto. L’apprentissage ne se fait pas de la même façon.

Tu dis que tu as appris en roulant et en même temps tu veux encore apprendre…
Bien sûr que je dois encore apprendre et énormément même. En revanche, quand je dis que j’ai progressé c’est surtout par rapport à moi, à ma capacité à affronter la compétition et les routes hyper glissantes. Tu sais, Alain m’avait dit de rester tranquille derrière lui, de ne pas forcer, de rouler à ma main… Mais dès le deuxième jour j’ai compris que ce n’était pas la bonne solution. Si tu veux être dans la course, il faut se faire violence, aller chercher en toi ta masculinité, se battre pour tenir un rythme. Si tu ne restes pas concentrée sur la performance tu fais des conneries et tu risques gros. C’est quelque chose de nouveau pour moi, quelque chose que je n’avais jamais vécu auparavant.

Tu as fini le rallye et il y a même deux pilotes derrière toi au classement. Vas-tu continuer à courir par la suite ?
Oui, je vais m’inscrire au prochain Mythic Rally au Maroc, et faire certainement des épreuves du championnat en France. Mais je songe à une moto que j’aimerais choisir et équiper moi-même ; une moto plus légère et plus maniable, un peu comme une 250 enduro avec une selle au gel ! Je n’ai pas besoin de beaucoup de puissance car je ne saurais pas l’exploiter et de plus, je n’aime pas la vitesse pure. Je voudrais surtout une moto à ma main pour apprendre à glisser et à me faire plaisir, sans tomber.

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