L’été 2014 sera placé sous le signe de la lutte contre la vitesse à la sécurité routière. Jean-Robert Lopez, le délégué interministériel à la sécurité routière, a annoncé, lors d’une conférence de presse le 11 juillet dernier, son « plan com’ » pour la saison estivale avec sa campagne « Trop vite, trop tard ». Le but : inciter les automobilistes et motards à rouler moins vite sur la route des vacances. La preuve que la vitesse reste l’un des domaines de prédilection de la Sécurité routière.

En plus des affiches, des messages diffusés à la radio ainsi que des panneaux sur les routes du réseau secondaire, la Sécurité routière diffuse, depuis le 15 juillet, un spot sur les chaînes de télévision. Le voici.

Une vidéo qui laisse une impression de déjà vu. Elle est en réalité une reprise assumée du concept d’une campagne de sécurité routière néozélandaise que nous vous avions montré en janvier 2014 (voir notre article : Vidéo : la sécurité routière à la sauce néo-zélandaise

Pourquoi seulement la vitesse ? La question est posée par la FFMC.

Chose assez rare pour être signalée, il n’a pas été question lors de cette conférence de presse des usagers vulnérables, et encore moins des deux-roues motorisés. Il faut dire qu’en consultant les chiffres de la mortalité routière du mois de juin 2014 : force est de constater que le nombre de morts à deux-roues motorisés (2RM) est en baisse par rapport à juin 2013. On constate 6 vies épargnées pour les cyclomotoristes et 18 vies pour les motocyclistes, selon le baromètre de l’Observatoire interministériel de la Sécurité routière (ONISR).

Alors que l’ONISR indique également : « Ce mois de juin 2014 s’est avéré plus mortel que juin 2013 pour les piétons (+14 tués), les automobilistes (+10 tués) et les cyclistes (+6 tués). »

Aussi la FFMC, dans un communiqué du 12 juillet dernier, note une incohérence : Le ministre de l’Intérieur et ses experts ont largement communiqué dans les médias pour dire que l’insécurité routière est en hausse et justifier ainsi une politique de répression routière basée sur les contrôles de vitesse. Pourtant, cette hausse de la mortalité routière tient essentiellement à la hausse des victimes parmi les usagers vulnérables, les 2RM mais surtout les cyclistes et les piétons. [...]

On a vu également sortir deux études récentes des sociétés d’autoroutes qui dénoncent des conduites inadaptées : défaut d’usage des rétroviseurs et du clignotant, conduite abusive au régulateur [...]. Chez les jeunes conducteurs, l’usage frénétique du smartphone fait aussi des ravages… Pourtant, la réponse des autorités, c’est le renforcement annoncé des contrôles de vitesse… cherchez l’erreur ! »

En attendant que le ministère de l’Intérieur s’intéresse donc à autre chose qu’à la vitesse en matière de sécurité, il faudra garder un bon œil sur son compteur, quitte à trahir parfois son attention sur la route, pour garder ses points et son porte-monnaie décemment rempli.

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