Triumph Bonneville T120 & T120 Black : aussi néo que rétro
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Essai
Triumph Bonneville T120 & T120 Black : aussi néo que rétro
Quinze ans après sa première réinterprétation, la Bonneville « T » revient en 2016 avec un twin inédit coupleux à souhait et une partie-cycle plus moderne. De quoi reprendre une place de choix parmi les motos néorétros.
Pour
Contre
+ Souplesse et couple moteur
- Jantes non tubeless
+ Confort de roulage
- Puissance moteur limitée
+ Finition irréprochable
- Modes moteur peu différenciables
En images
Cent vingt, tel est le nombre de miles par heure atteint par la première Bonneville sur le lac salé américain, en 1956. Et cent vingt est devenu le nom de la machine de compétition sortie trois ans plus tard, qui allait devenir la moto de route emblématique de l’ingénierie motocycliste britannique…
La T a effectué un premier come-back néorétro réussi en 2001 dans la gamme Triumph, en dépit d’un twin parallèle de 800 cm3 (puis 865 cm3) assez placide et d’un poids important. Mais cette belle anglaise commençait à marquer le pas face à des concurrentes plus puissantes et plus agiles telles la BMW R nineT ou la Honda CB 1100 EX.
Souplesse et caractère
Après de nombreuses tasses de thé sans doute, c’est sur les performances du moteur que les ingénieurs anglais se sont énervés : le twin parallèle de 1200 cm3 équipé d’un simple arbre à cames et désormais refroidi par eau produit un couple avantageux de 10,7 m.kg disponible dès 3 000 tr/min, autant dire de suite.
C’est deux fois plus que le précédent modèle T100 (encore au catalogue), et au moins trois fois mieux à l’usage ! Si la puissance n’augmente pas de manière phénoménale (80 ch à 6 250 tr/min soit 18 % supplémentaires), le caractère de l’anglaise est néanmoins bien présent dès qu’on tourne la clef, puis la poignée (chauffante s’il vous plaît !).
Rauque mélodie
Une agréable mélodie rauque s’échappe des deux pots saucisson avec le nouveau calage à 270°. Un léger coup de botte sur la commande de boîte désormais à 6 vitesses, et nous voici parti pour un périple outre-Manche un brin anachronique.
Au-delà du dessin fidèle et soigné reprenant les courbes du premier modèle, la T120 est une moto moderne : commande des gaz électronique, modes moteur Rain et Road actionnés au guidon, injection cachée dans de faux carburateurs, feu de jour intégré dans le phare rond, instrumentation digitale dans les compteurs ronds à aiguille, double disque équipé de l’ABS et contrôle de traction, rien des apparats de ce début de troisième millénaire ne manque à cette moto qui répond même aux contraintes de la norme Euro 4.
Ambiance sixties
Sur sa selle basse confortable (785 mm), petit guidon plat entre les pognes et genoux enserrant les tampons du gros réservoir en acier de 14,5 litres, on rentre pourtant sans mal dans l’ambiance très sixties voulue par Triumph, et ce avec une aisance qui fera pester les vieux briscards. « Trop facile », s’exclameront certains d’entre eux !
Malgré 19 kilos en sus par rapport à l’ancienne version (224 kg à sec), la Bonneville
conserve un centre de gravité bas et sa partie-cycle est moins à l’ancienne qu’il n’y paraît. Le cadre à double berceau en acier tubulaire, rigide, n’a aucun mal à contenir les chevaux.
18 pouces
La jante de 18 pouces confère aussi une meilleure stabilité qu’une jante de 17’ comme sur la Thruxton R. Ajouté à l’’étroitesse du pneu arrière (150 mm), cela permet de mener facilement la machine du bout du guidon quand on prend appui sur les repose-pieds.
Avec sa fourche conventionnelle au débattement confortable (120 mm) et à l’hydraulique correcte, ses deux amortisseurs réglés en fonction de son poids (précharge), la Bonnie T120 enchaîne les virages de manière sécurisante. Pour s’en extraire, elle profite de son couple et d’une belle allonge.
ABS convaincant
Terminons par le freinage à double disque et étriers 2 pistons, moins puissant que celui de sa sœur sportive la Thruxton R, mais équipé d’un ABS convaincant. Notons également l’efficacité du frein arrière, idéal pour ralentir calmement la moto, en complément du bon frein moteur. Parfait pour rallier tranquillement l’Écosse par
les petites routes depuis Londres, avec pourquoi pas un petit pare-brise, des
sacoches et un porte-paquet optionnels… Wouldn’t you ?
Verdict
Coupleuse, facile et particulièrement soignée, cette nouvelle Triumph Bonneville T120 excelle partout où l’ancienne T100 avait encore quelques lacunes. Mais son petit plus, c’est le caractère authentique de son twin, et ce nouveau standard dans les finitions qui fera pâlir bien des concurrentes, Honda CB 1100 EX et BMW nineT en tête. À 11 900 €, elle possède déjà un petit avantage sur elles.
Triumph Bonneville T120 & T120 Black (Données constructeur) Moteur Type : bicylindre en ligne refroidi par eau 4T, 2 ACT, 4 soupapes par cylindre Cylindrée (al. x cse) : 1200 cm3 (97 x 80 mm) Puissance maxi : 80 ch à 6 550 tr/min Couple maxi : 10,7 m.kg à 3 100 tr/min Alim./dépollution : injection, Euro 4 Transmission Boîte de vitesses à 6 rapports Transmission finale par chaîne
Partie-cycle Frein Av (étrier à x pist.) : 2 disques Ø 310 mm (2 juxt.) Frein Ar (étrier à x pist.) : 1 disque Ø 255 mm (2 juxt.) Pneus Av - Ar : 100/90/18 - 150/70/17 Réservoir (réserve) : 14,5 litres (n.c.) Poids : 224 kg Hauteur de selle : 785 mm Pratique Coloris T120 Black : noir mat, gris mat T120 : noir, noir-blanc, rouge, rouge-argent Garantie : 2 ans pièces et M.O., assistance Prix (T120 et T120 Black) : 11 900 €