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le 3 décembre 2014 à 09:10

Tribune : le coup de gueule de Mettout, motard flashé par un radar

Éric Mettout, le rédacteur en chef du site Lexpress.fr, est un motard de longue date. Dans cette tribune, il dénonce la chaîne de contrôle automatisé aveugle, qui privilégie la sanction pécuniaire au respect du droit à se défendre. Sans toutefois remettre en cause le contrôle en lui-même. Réagissez à cette tribune !

Mes amis motards de la FFMC et de Moto Magazine savent que je ne partage ni leur opposition systématique aux mesures répressives en matière de sécurité routière, ni l’ordre de leurs priorités. Ainsi, je crois qu’il est bien plus urgent de réclamer l’interdiction absolue et brutale, sous toutes ses formes et pour tous les véhicules, du portable au volant - qui tue, en particulier des motards - que de grogner sans cesse contre la multiplication des radars – qui, avec tous leurs défauts, sauvent des vies, eux. Bref, je suis de ceux qui pensent que, à deux ou quatre roues, nous sommes plus sensibles à la rigueur de la loi qu’à la raison. Et que les faits, têtus, le prouvent.

Le truc, c’est que je viens d’être victime de l’un de ces contresens judiciaires qui sont régulièrement dénoncés dans ces colonnes et qui, je l’avoue, me paraissaient jusqu’à présent relever des inévitables dommages collatéraux.

Pour 5 km/h de trop…
En résumé, mon vieux Fazer a été flashé 5 km/h au-dessus de la vitesse autorisée, je ne conduisais pas et ai donc refusé d’endosser les points perdus - mais pas l’amende. J’ai 12 points sur mon permis et en perdre 1 n’aurait pas changé ma vie, je n’ai pas contesté pour cette raison mais parce que j’estimais, et estime toujours, ne pas avoir à payer pour les fautes d’un autre au-delà de ce que la loi nous impose.

A la suite de quoi, j’ai été convoqué par la police, à qui j’ai dit que je ne connaissais pas le conducteur et que de toutes façons, comme c’est mon droit, si ça avait été le cas, je ne l’aurais pas dénoncé. Dans mes souvenirs, le législateur avait reculé sur le sujet et heureusement supprimé l’obligation de délation contenue dans le texte initial.

Hypocrisie
En fait, cette « reculade » est surtout une belle hypocrisie. Je l’ai réalisé quand j’ai reçu, un mois plus tard, une « notification d’ordonnance pénale » multipliant l’amende de départ par 3, frais de procédure compris – le montant en est relativement faible, mais c’est une question de principe. Le message de cette notification est simple : vous ne saviez pas ou vous n’êtes pas une balance, il n’y a pas de différence, c’est très mal et vous devez être puni pour ça, même si la loi dit le contraire.

De quel droit ?
Rémy Josseaume, l’avocat des points perdus, à qui j’ai demandé si tout ça était bien légal, ne m’a laissé aucun espoir : je peux toujours aller devant le juge, je perdrai, le système est ainsi fait et la Cour constitutionnelle, qui a déjà été consultée, a tranché en faveur des pouvoirs publics. Ce même Rémy Josseaume m’affirme qu’en matière de Code de la route, la justice française s’assoit régulièrement sur le droit. Aujourd’hui, j’ai envie de le croire.

Eric Mettout, rédacteur en chef de Lexpress.fr ; lire son blog

Dans la boutiq’ :
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Anonyme

le 5 décembre 2014 à 17:08

Tribune : le coup de gueule de Mettout, motard flashé par un radar

Je ne comprends pas très bien non plus. La procédure est claire : (je l’ai moi-même expérimentée il y a quelques temps). Si un ami se fait flasher sur votre moto, il faut remplir le formulaire adéquat (Cas n°3 du formulaire de requête en exonération qui reçu avec l’avis de contravention. Attention : la moindre virgule de travers, et il va au panier), écrire la déclaration sur papier libre qu’on doit adresser en même temps, et envoyer la caution requise. On est ensuite convoqué au commissariat où on vous fait réitérer verbalement votre déclaration écrite (bien le faire à l’identique !). Le fonctionnaire écrit alors un procès-verbal qu’il faut signer, mais il n’en donne pas copie !!! On est ensuite convoqué au tribunal où le juge, lui, a une copie du PV du commissariat. Il y a donc tout intérêt à bien se rappeler ce qu’on a déclaré : si on se coupe, le juge pense qu’on ment et vous mets l’amende maximum. Sinon l’amende est quelque chose d’intermédiaire entre le montant de la caution (l’administration ne rembourse jamais !) et le maximum légal, selon son humeur et l’idée qu’il se fait de vous. Ensuite, se faire rembourser par l’ami (si possible !), mais personne ne perd de points.

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Marcel

le 5 décembre 2014 à 14:27

Tribune : le coup de gueule de Mettout, motard flashé par un radar

Et sur le contrôle technique qui sauverait aussi des vies (remouhahahahahahaha !), deux petites choses à rappeler. La seule étude sérieuse qui ait été faite sur le sujet des motos (étude MAIDS) a montré que les accidents mortels dus à des défaillances techniques (qui auraient donc pu, peut-être, être évitées si le CT avait existé), c’est environ 0,3 % (et encore, je crois qu’on compte là-dedans les pneus crevés !). Evidemment, le CT auto n’a jamais fait l’objet d’un bilan sérieux sur sa pertinence (fallait pas désespérer Dekra and Co !). Je me souviens tout au plus d’un rapport d’un inspecteur général des ponts en 2007 qui avait planché sur la question et qui avait conclu... qu’on ne pouvait rien conclure ! Oui, c’est cela, personne n’a pu démontrer, 15 ans après son instauration, que le CT des autos avait servi à quelque chose. Espérons alors que Eric Mettout, s’il devient un lecteur régulier de Motomag ou de la FFMC, découvrira enfin la Lumière. Parce que pour l’instant, il me semble bien qu’il ait surtout passé son temps à gober la propagande gouvernementale, ainsi que celle de nos mal-aimés lobbys sécuritaires...

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Marcel

le 5 décembre 2014 à 14:20

Tribune : le coup de gueule de Mettout, motard flashé par un radar

Sur les radars qui "sauvent des vies" (mouahahahaha la bonne blague, mais soit, redevenons sérieux quelques minutes, le temps de terminer ce post)... Je confirme d’abord ce qui a été dit plus bas. La baisse de la mortalité routière est régulière depuis environ une quarantaine d’années. La mise en place des radars automatiques n’a strictement rien changé à cette linéarité. Rien que ça en effet, quand on analyse les choses de façon objective et sérieuse, devrait donc nous mettre la puce à l’oreille. Si les radars avaient les vertus qu’on leur reconnaît, on aurait du constater une grande rupture dans la pente de la courbe à partir de 2004.Il n’en est rien ! Ensuite, rappelons-nous les chiffres avancés par l’administration de la sécurité routière depuis une dizaine d’années pour justifier les radars automatiques : on a a peu près tout lu... 36000 vies sauvées en 10 ans, 25000 vies sauvées, 14000 vies, au gré des humeurs des rédacteurs probablement, ou plus prosaiquement, de l’âge du capitaine. Ca, aussi, un journaliste sérieux aurait du avoir un commencement de doute. D’autant que tout récemment, une étude de l’INSEE, particulièrement fouillée sur la question statistique, démontrait que les radars automatiques avaient sauvé environ 700 vies sur une décennie (soit en moyenne 70 par an, autant dire l’épaisseur du trait). Enfin, que constate-t-on en 2014, année où il n’y a jamais eu autant de radars sur les routes, et des plus vicieux (radars tronçons, ou radars mobiles-mobiles), ah ben tiens, la mortalité est en train de stagner, voire de remonter très légèrement. Du coup, la sécurité routière est un peu gênée aux entournures ; ben oui, comment se fait-il que la répression routière étant ce qu’elle est, et qu’elle n’a jamais été aussi pire, la mortalité routière en arrive à stagner ?...

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FRED

le 5 décembre 2014 à 11:49

Tribune : le coup de gueule de Mettout, motard flashé par un radar

"que de grogner sans cesse contre la multiplication des radars – qui, avec tous leurs défauts, sauvent des vies, eux"

"Le truc, c’est que je viens d’être victime de l’un de ces contresens judiciaires qui sont régulièrement dénoncés dans ces colonnes et qui, je l’avoue, me paraissaient jusqu’à présent relever des inévitables dommages collatéraux."

Faudrait savoir, les radars sauvent des vies parce qu’ils verbalisent des mecs qui ne respectent pas la loi, mais lui se plaint de s’etre fait toper pour ne pas avoir respecté la loi.
Faudrait les prevenir à l’Express que leur redac’ chef est schyzophrène, et donc qu’il a tout à fait le droit d’être en arrêt maladie.

Quant au fond (les radars qui sauvent des vies), si il faisait son boulot de journaliste, il se serait rendu compte que le nombre de tués sur les routes baisse au même rythme qu’avant les radars automatiques.

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Rabah Kounine

le 5 décembre 2014 à 10:50

Tribune : le coup de gueule de Mettout, motard flashé par un radar

Tiens, le Mettout revient... mais on dirait qu’il s’intéresse à la FFMC soit pour jouer les procureurs, soit pour jouer les victimes.
La dernière fois, en janvier dernier, c’était pour nous asséner ses certitudes de médiacrate sur "les radars qui sauvent des vies" et le "bienfait des contrôles techniques des véhicules", en jugeant les Motards en colère comme des crétins incapables de se ranger à ses propres évidences à lui.
J’avais bien tenté de poursuivre le débat en répondant sur son blog, mais mon message où j’insérais quelques liens vers les publications de la FFMC (pour citer mes sources) a été supprimé quelques minutes après sa mise en ligne au motif que "la modération n’accepte pas le prosélytisme et la publicité". Aussi, considérant son sens du débat et du contrôle de la parole de ses contradicteurs, je me suis désintéressé de ce monsieur dont je venais juste de découvrir l’existence, non sans me régaler peu après de ce billet trouvé sur le site d’un fin observateur de la FFMC : http://dirtydenys.net/index.php?post/2014/01/22/humeur

Donc voilà... Eric Mettout vient de se prendre une prune qu’il juge injuste et il vient s’en plaindre ici... si ça arrive à des tas de gens tous les jours, qu’il se réjouisse que "lui", journaliste rédacteur en chef à l’express.fr, puisse encore se faire ouvrir une "tribune" sur le site Internet des Éditions de la FFMC pour nous faire part de ses misères, en nous interpellant comme "mes amis de la FFMC et de Moto Magazine"...
Espérons qu’une fois son indignation sera un peu retombée, il parvienne à faire le lien entre les opinions de la FFMC sur la politique de sécurité routière (qu’il ne partage pas et c’est son droit) et les atteintes aux libertés fondamentales que cette politique implique et au nom desquelles il vient s’exprimer ici.

Quant au danger du téléphone portable au volant, ça fait un moment que la FFMC le dénonce, mais notre "ami" journaliste semble avoir quelques retards d’infos sur ce sujet... mais vieux motard que jamais, maintenant qu’il s’est trouvé une tribune ici, il n’a plus très loin à aller pour se mettre à jour.

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Marcel

le 4 décembre 2014 à 20:58

Tribune : le coup de gueule de Mettout, motard flashé par un radar

On dirait que ce monsieur découvre la lune ! Apparemment, il lui a fallu 11 ans pour découvrir le peu de respect pour le droit et la démocratie du CSA. Le CSA, c’est entièrement pourri, du début à la fin. D’abord, les radars ne sauvent pas des vies, contrairement à la propagande du gouvernement. Ensuite, tout le système est fait pour que le "fautif" crache au bassinet, jusqu’à la réinvention de la délation (qui nous rappelle les zheures les plus sombres de notre Histoire), le refus de la délation étant sévérement sanctionné. Enfin, il est manifeste que l’Etat français, jusqu’au conseil constitutionnel s’asseoit sur les droits du citoyen. Faudra-t-il aller un jour jusqu’à la cour européenne des droits de l’homme ? En attendant, vive les bonnets rouges !! PS : et le radar, c’est tolérance zéro ! Même avec l’alcool, première cause de mortalité routière, l’Etat français est plus laxiste. Il ne faut pas boire avant de conduire, mais on tolére 0,5 g d’alcool dans le sang. On ne doit pas rouler trop vite, mais à 91 vous êtes déjà un délinquant !...

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Anonyme

le 4 décembre 2014 à 15:36

CHRISTIAN

le 4 décembre 2014 à 15:27

Tribune : le coup de gueule de Mettout, motard flashé par un radar

C’est toujours sympa les coups de gueule.
Sauf que la gars vient de découvrir un truc que tous le monde sait depuis longtemps. A savoir que pour être sur d’encaisser son argent l’état a fait en sorte que le propriétaire d’un véhicule soit redevable d’une amende pour une infraction même si il en ai pas l’auteur. Violant au passage surement quels lois et principes, mais pour la bonne cause. la recherche de sanction envers l’auteur d’une infraction est devenue depuis longtemps plus que secondaire.

Quant aux radars qui sauvent des vies.... a croire que avant les gens mourraient a l’emplacement actuel des radars. cela limite la vitesse ? la vitesse est limitée juste devant les radars, pas au delà du champs d’action de leurs appareils photos.

Enfin moi je tire quand même mon chapeau a un motard qui arrive a garder ses 12 points sur Paris. moi je n’y arrive pas ;)

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Anonyme

le 3 décembre 2014 à 12:23

Tribune : le coup de gueule de Mettout, motard flashé par un radar

c’est la France, Mère des "Droits de l’Homme" !

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Diddl750

le 3 décembre 2014 à 12:17

Tribune : le coup de gueule de Mettout, motard flashé par un radar

aaaah les contestations...
et encore chaque convocation avec un OPJ a ses lots de désillusions...
Outre les remarques désobligeantes de l’OPJ sur les clichés (mais qui allaient en ma faveur du genre "oui sur celle là on voit bien que c’est un homme"), j’avais contesté pour la même raison, "ce n’est pas moi" preuve en étant, l’équipement qui n’avait rien à voir avec celui des photos (casque et blouson)...
L’équipement présenté n’a même pas été regardé, même rapidement, et l’OPJ a refusé de le notifier dans le rapport de convocation. Elle a bien évidemment refusé de noter noir sur blanc sa remarque sur le pilote... Elle a tenté le bluff, l’intimidation, les menaces... Connaissant mes droits, je n’ai pas cédé. Le cynisme du genre "vous savez qu’en France, on peut demander à être rémunéré par accepter de balancer un nom" a eu l’effet escompté... En théorie si je ne me trompe pas, quand une sanction est appliquée à un motard, mais qu’il n’a pas été fermement identifié au moment de l’infraction, le propriétaire de la CG est redevable de l’amende, mais pas soumis au retrait de point (à vérifier).
Je trouverais aussi normal que ça soit à EUX de prouver l’identité de celui qui a commis la faute et non au possesseur de la CG de la prouver, d’autant que pour un des flashs, à l’heure dite... c’était sur mes horaires de travail donc faudra m’expliquer comment je peux être à 2 endroits en même temps...
J’ai eu le droit aussi à "vous savez que c’est minimum 600 euros d’amende et que ça peut aller jusqu’à plus de 1000". (j’étais convoquée pour 2 contestations de flash).
Fin de la convocation, je signe un papier pour lequel je ne suis pas d’accord. et j’ai le droit à "bon ben vous allez recevoir le verdict par courrier". Et si je ne suis pas d’accord ? "vous n’avez rien à dire, vous payez, c’est tout". C’est pas très constitutionnel tout ça...
A l’époque la loi (information trouvée sur le site du gouvernement himself) disait que soit le dossier était considéré caduque, auquel cas le montant de la consignation devait suffire, soit c’était litigieux et on devait passer devant le tribunal civil, auquel cas le montant total de l’amende serait au maximum du montant de l’amende (majorée) +10%. Et comme Vous Eric, j’ai payé plus de 600 € par amende... le summum vient de la "remise si vous payez dans les 30 jours" où on ne vous dit pas si vous devez appliquer (vous-même) sur le montant restant à régler (déduction faite des consignations déjà encaissées) ou sur le montant total de départ... Vous appelez, on vous donne une réponse, vous suivez les consignes, sauf qu’on vous avait donné par téléphone les MAUVAISES consignes, et que vous recevez une relance 2 mois après... Bref en tout et pour tout pour moi, la blague aura duré plus de 2 ans !

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Anonyme

le 3 décembre 2014 à 10:24

Tribune : le coup de gueule de Mettout, motard flashé par un radar

dans la Constitution Française il y a la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen.
Art. 9. -
Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable, s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi.

Hors tous les jours, à des milliers de reprises, le système juridique s’assoit dessus.
avec la notion de propriétaire payeur on se fou de qui a commis une infraction ou un délit du moment que l’argent rentre dans les caisses.

et si tu contestes parce que tu n’étais pas au guidon (volant) c’est a toi d’en apporter la preuve, ce qui est encore contraire a la constitution puisque tu es coupable d’office.....

pour avoir contesté systématiquement les PV que je reçois pour les 3 véhicules a mon nom, et que je ne peux conduire en même temps, il est pratiquement impossible de faire annuler une contravention même si elle est illégitime et s’il est avéré que les force de l’ordres ont commis une erreur.
http://ffmc84.ouvaton.org/spip.php?article249

La France est le Pays ds droits de l’Homme, mais ceux ci s’amenuisent chaque jour au non de la répression rentière....

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Anonyme

le 3 décembre 2014 à 10:03

Tribune : le coup de gueule de Mettout, motard flashé par un radar

Salut

J’ai pas très bien compris.
Il a du payer triple parce qu’il a dit qu’il connaissait le conducteur mais refusait de le dénoncer ? ou alors c’est la routine de punir par le fric ?

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