L’air breton inspire du vert au Premier ministre. François Fillon en déplacement en Bretagne a confirmé, jeudi 20 août, l’application de la taxe carbone pour 2010. Cet impôt sur les énergies à forte production de CO2 a fait l’objet d’un rapport d’experts, chapeauté par Michel Rocard, rendu en juillet dernier. Il s’attaque au charbon, pétrole, gaz et sans doute aussi à l’électricité... à plus de 70 % nucléaire.
Cette taxe plafonnerait à 32 euros par tonne de CO2. A la pompe, cela représente une hausse de 7,7 centimes sur le litre d’essence. Ne vous offusquez pas, chers citoyens, le but officiel est pédagogique, cet impôt étant censé changer les habitudes de consommation et de déplacement des Français.
Oubliez tout de suite les 8 milliards d’euros que rapporteraient ce dispositif, la somme serait, selon le rapport Rocard, entièrement redistribuée. Le temps nous dira si cette promesse n’est qu’un effet d’annonce.
Autre promesse du rapport pour accentuer l’effet dissuasif, l’augmentation progressive de la taxe. Chaque année, le prix du CO2 devrait prendre régulièrement de la valeur et atteindre 100 euros la tonne en 2030.
La taxe devrait coûter en moyenne 160 euros par an et par ménage. Un chiffre qui cache des « aménagements » : il en couterait 55 euros à l’année à un ménage modeste habitant en ville, et 300 euros à une famille aisée vivant à la campagne. Voilà pour les extrêmes. Mais, selon ce principe du « pollueur payeur », parions qu’un ménage modeste à la campagne, qui a par exemple moins facilement accès aux transports en commun, paiera plus de 55 euros…
Pour la redistribution, des compensations pour les ménages en difficulté n’en sont encore qu’au stade de réflexion (chèque vert ? allègement de charge salariale ? aide à la cuve ?). François Fillon n’a pas fixé de calendrier précis : « Nous vous ferons savoir dans les prochaines semaines les propositions qui seront soumises au Parlement. »