L’Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR) a publié, le 18 novembre, le bilan de l’accidentalité routière pour le mois d’octobre 2014. Avec 350 personnes tuées le mois dernier, contre 308 en octobre 2013 (42 décès supplémentaires), la hausse de mortalité routière s’élève à 13,6 %.
Les accidents corporels augmentent de 1,9 % (5.483 contre 5.381 en octobre 2013) ; le nombre des personnes blessées s’élève à 6.797 contre 6.602 en octobre 2013 (+2,9 %). « Les usagers vulnérables que sont les piétons et les cyclistes paient cette année un tribut particulièrement lourd, avec une évolution de la mortalité cumulée sur 12 mois respectivement de +7 % et +6 % », précise l’ONISR.
Bons élèves
Motards et scootéristes s’en tirent bien : 625 conducteurs ou passagers sont décédés entre octobre 2013 et octobre 2014, contre 637 entre octobre 2012 et oct. 2013, d’après l’ONISR. « La part des motos n’augmente pas, elle est même en légère baisse (-2 %) », souligne Marc Bertrand, Monsieur Sécurité routière de la FFMC. « Les véhicules les plus souvent dénoncés comme les plus rapides et les plus dangereux (les motos) ne sont pas ceux dont la mortalité augmente ».
La Sécurité routière avance quelques explications aux mauvais résultats d’octobre, « traditionnellement l’un des mois les plus meurtriers de l’année ». Ce phénomène a été « amplifié par des conditions météorologiques quasiment estivales ».
Mais c’est l’année entière qui est concernée par la hausse des statistiques d’accidents : « l’augmentation de la mortalité routière en 2014, qui succède à deux baisses consécutives particulièrement marquées, intervient comme la première remontée après douze années de baisse », déplore la Sécurité Routière.
Aussitôt ces chiffres publiés, les tenants de la ligne répressive s’en sont donnés à cœur joie : « C’est inacceptable », a réagi Chantal Perrichon, responsable de la Ligue contre la violence routière sur Lefigaro.fr.
« Aucune grande décision n’a été prise », poursuit celle qui revendique toujours la réduction de vitesse à 80 km/h sur les routes départementales sans séparation de voie. « Tout ce que Mr Cazeneuve nous a promis, c’est de la pédagogie et une simple expérimentation. Ce n’est pas comme ça qu’on va éviter les accidents ».
Usagers vulnérables
La cause est pourtant ailleurs : les catégories qui souffrent le plus sont les piétons et cyclistes. Le vélo, dont on ne cesse de vanter la pratique en ville, sans aucune formation préalable au partage de la route. Risqué… « Ces usagers évoluent le plus souvent en milieu urbain, là où la vitesse est la plus basse, à 50 ou 30 km/h, constate Marc Bertrand. Et si l’usage des smartphones, et cette manie de textoter en permanence, y étaient aussi pour quelque chose ? »
Analyse partagée par Christophe Ramond, porte-parole de la Prévention Routière : « Avec la 4G, les usagers ont encore plus accès à des applications multimédia distractives, qui contribuent à augmenter le nombre d’accidents », déplore-t-il. Mais vitesse et alcool restent les deux premières causes d’accidents sur les routes de France.
Communication, tests salivaires et éthylotests
« Nous allons continuer nos campagnes de communication et poursuivre notre travail au quotidien », explique Jean-Robert Lopez, directeur de la Sécurité routière au ministère de l’Intérieur, sur Lefigaro.fr.
Les tests salivaires (antidrogue) débuteront le 1er décembre dans une dizaine de départements, la réforme du permis de conduire ou encore les éthylotests antidémarrage seront obligatoires pour les autocars au 1er septembre 2015. Et la Sécurité routière attend beaucoup du déploiement des radars embarqués dans des véhicules anonymes, qui devraient être près de 300 sur le territoire en 2015. La routine…
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