Train de mesures spectaculaires
Le Parisien-Aujourd’hui en France recense les possibilités suivantes :
Abaissement du taux d’alcool :
Abaissement de 0,5 à 0,2 gr/litre de sang pour les jeunes conducteurs (18-25 ans et jeunes permis), dans le but d’endiguer la mortalité endémique des noctambules en fin de semaine. Une mesure qui ne fait pas l’unanimité chez les associations de victimes. Elles estiment en effet que la législation actuelle suffirait si elle était respectée.
Diminution des limitations de vitesse :
On évoque une généralisation du 30 km/h en ville (au lieu de 50 actuellement), mais aussi du 70 km/h sur les nationales-départementales (au lieu de 90) et 110 ou 120 km/h sur les autoroutes (au lieu de 130).
Interdiction de l’oreillette au volant :
Depuis vendredi dernier, et la diffusion par le ministère de l’Intérieur d’une compilation d’études internationales, le portable collé à l’oreille des conducteurs est clairement dénoncé comme une cause d’accidents à proscrire : le téléphone mobile serait à l’origine d’un accident corporel sur dix. Son utilisation est déjà considérée comme une infraction, pas si l’on a recours à l’oreillette ou au kit mains-libres. L’interdiction de ces artifices pourrait être prononcée, comme en Espagne.
Bonne mesure pour les motards… Les motards ne protesteront pas contre cette mesure : il est prouvé que porter son attention sur une conversation téléphonique, quand on conduit, génère une réduction directe du champ de vision. L’automobiliste fait donc moins attention aux véhicules qui évoluent autour de sa carrosserie, notamment dans les angles morts... Les risques d’accident avec un deux-roues sont donc multipliés.
…Mais mauvaises mesures spécifiques deux-roues ?
Les motards protesteront, en revanche, contre le dernier train de mesures que Le Parisien voit appliquées par le gouvernement : on parle d’une sévérité accrue pour ces usagers vulnérables, définitivement rangés parmi les irréductibles irresponsables. L’interdiction de la circulation inter-files serait prononcée, de même qu’un recours à des plaques d’immatriculation de plus grande surface, dans le but d’être plus lisibles par les différents systèmes de contrôle automatiques.
Surprise
La première mesure envisagée est étonnante : les forces de l’ordre disposent déjà d’un arsenal répressif, qu’ils appliquent sur les voies rapides urbaines en Ile-de-France. Ils accusent les motards de dépasser par la droite, et de ne pas respecter les distances de sécurité.
Dispositif coûteux
Interdire la circulation inter-files induit une généralisation de la vidéo-surveillance sur les voies rapides, qui serait très coûteuse. Mais s’il ne s’agit que de faire de la politique spectacle, rien n’est hélas impossible… Et l’État pourrait très bien, pour appliquer une telle mesure, se défausser sur les collectivités locales. Il l’a déjà fait pour l’entretien de certaines chaussées, dans le cadre de la décentralisation.
Contre-productif en vue des élections
Interdire la circulation inter-files n’irait toutefois pas dans le sens d’un apaisement avec les motards et les scootéristes. Or, les citoyens sont de plus en plus nombreux à utiliser un deux-roues à moteur pour se rendre au travail, notamment en région parisienne. Les pénaliser par des amendes incessantes, pour une coutume qui est devenue une habitude de circulation permettant aux travailleurs de gagner du temps, ne serait pas bien perçue par des usagers qui sont aussi des électeurs.
Éducation plutôt que répression
« Nous préconisons d’autoriser la circulation inter-files, pour que celle-ci soit intégrée aux programmes d’éducation routière, et apprise par les motards comme par les automobilistes lors du permis de conduire », rappelle la FFMC. Une mesure pédagogique de bon sens. Mais, le bon sens fait-il encore partie de la feuille de route que se fixe le gouvernement en matière de sécurité routière ?