Drôle de buzz sur la sécurité routière, depuis hier : une dépêche de l’Agence France Presse annonçait, le 9 février, que le nombre de tués sur les routes, en janvier 2011, avait augmenté de 21 % par rapport à janvier 2010. Ce différentiel statistique de 53 décès suscitait aussitôt les réactions indignées des ayatollahs du radar, à savoir la Ligue contre la violence routière (LCVR) et le professeur Claude Got, de l’Association pour l’interdiction des véhicules inutilement rapides (Apivir).

Trop tôt…
Problème, après vérification auprès du service presse de la Sécurité routière (un simple coup de fil qu’auraient du passer nombre de collègues journalistes avant d’écrire sur ce sujet) : le chiffre officiel des décès en janvier 2011 n’était pas encore connu le 9 février. Il ne sera publié que le 10 après-midi, lors du déplacement du ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, au péage de Saint-Arnoult (Yvelines), à l’orée des grands départs en vacances de février.

Stratégie médiatique
À qui profite le « crime » ? À la LCVR, bien sûr, qui a trouvé là un bon moyen de se faire de la pub, le jour même où les députés votaient la loi Loppsi sur la sécurité intérieure, dans laquelle un allègement du dispositif du permis à points est intégré.

La neige, encore…
Loin de nous l’idée de défendre Loppsi, ni la politique ultra-sécuritaire du ministère de l’Intérieur. Nous préférons la position de la FFMC, qui est de prôner le partage de la route et l’éducation des conducteurs. Par ailleurs, nous sommes d’accord avec la FFM, qui a expliqué, le 9 janvier dans un communiqué de presse : « Le projet de loi des députés avait été voté a posteriori par rapport aux chiffres évoqués. Par ailleurs, janvier 2010 avait bénéficié de conditions météorologiques très favorables à la sécurité routière. » À cause de la neige, la circulation était moins dense, donc le nombre d’accidents aussi. Ce ne fut pas le cas en janvier 2011.

Train de mesures
Le buzz créé par la LCVR a eu un effet immédiat : le ministre de l’Intérieur a répliqué qu’il annoncerait un « Plan Sécurité routière », le 10 février après-midi à Saint-Arnoult. Un plan ficelé à la va-vite pour calmer les ayatollahs… Cela promet toujours plus de radars automatiques et autres réponses répressives hâtives.

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