De fait, on a d’un côté et de l’autre des Alpes des poids lourds du 2RM (le couple BMW/KTM au nord et le Groupe Piaggio/ Ducati/Honda/Yamaha au sud) qui cherchent à faire des économies et deux salons, ça coûte moins cher que trois.
Suffisamment espacés dans le temps, ils permettent, par exemple, d’utiliser les mêmes modèles d’expositions. S’agissant des nouveautés ou des concept bike, les constructeurs pourraient donc bien être amenés à choisir entre Paris et Cologne. Et à préférer le second.
Fâcheux pour les acteurs (et public) locaux. Et regrettable. Car, si le marché italien des plus de 50 cm3 reste certes le premier d’Europe avec plus de 400 000 unités, le marché français tient la deuxième place (238 000 unités), loin devant l’Allemagne (166 500 ex.) désormais quatrième derrière l’Espagne (212 000 ex.).
Souhaitons, même si nous n’en sommes pas encore là, que les constructeurs auront le bon goût de s’en souvenir, dans leur intérêt. En attendant, la démarche apparaît comme une pierre dans le jardin du salon français.
Salons 2010 : une pierre dans le jardin du Mondial français ?
Dans le petit monde des salons européens du deux roues, les grandes manœuvres semblent avoir commencé. Le premier mouvement, c’est le Salon de Cologne (Koelnmesse) qui l’opère en annonçant son ouverture une semaine plutôt que prévu, et ce dès l’année prochaine.
En se déroulant du 6 au 10 octobre, il tombe ainsi pile dans les dates du Mondial de l’Auto français prévu du 4 au 19 octobre, auquel, le Mondial du 2-Roues devrait être accolé. Un hasard ? Peut-être pas tout à fait.
Son directeur, Oliver P. Kuhrt a beau déclarer que cette mesure « répond aux attentes de la branche favorable à ce décalage dans le temps et à des rendez-vous plus espacés pour ce qui est du calendrier international des salons », on a du mal à croire que la démarche soit tout à fait innocente. Car, s’agissant d’espacement, de quel rendez-vous s’agit-il ? Du Salon de Milan, bien sûr, qui se tient en novembre.
On peut donc penser qu’il s’agit plutôt en servant ainsi les intérêts des constructeurs de 2RM situés des deux cotés des Alpes d’étrangler un peu plus le Mondial du 2-Roues et de le pousser vers un statut de salon régional.