Guidon large, cadre réservoir et selle autoportée, la Madass est une moto livrée dans son plus simple appareil. D’apparence novatrice, cette nouvelle Sachs (également disponible en 50 cm3) mise sur un étrange mélange des genres : en mariant un cadre de VTT, une « mousse » arrière typée Motobécane 51, des jantes de supermotard et un moteur de Dax, vous obtenez une monture ressemblant à ce dernier.
Sillonner les villes avec une allure un brin délurée, c’est aussi le but de cette Madass. Le pilote hérite d’une position de conduite insolite pour un motard et peu agréable : genoux dans le vide et fessier bien en avant sur une selle inclinée. Deux grosses cales en caoutchouc accueillent les pieds mais peinent à éliminer les vibrations du mono 4-temps. Vif et réactif, ce moteur et ses 4 vitesses s’apprécient à mi-régime. Mais passé les 90 km/h, il s’avoue totalement vaincu.
À l’aise en ville, la partie-cycle de cette Mob’ de l’an 2000 aurait sûrement gagné en agilité si l’énorme boudin arrière (120) ne limitait la mise sur l’angle. La fourche, d’un diamètre pourtant important, semble avoir oublié de faire le plein d’huile et talonne grossièrement à chaque sollicitation du puissant frein avant : stoppie assuré ! Pas rassurant… Le freinage arrière s’avère quant à lui efficace, bien que desservi par une suspension réglable mais ferme.
Verdict. Proposée à un tarif déposant la concurrence (1.995 €), la Madass cultive un esprit « rock’n’fun » accessible et rare dans son segment. Limité par sa vitesse, ce « Mob’ster » rodera évidemment en ville. S’il doit en sortir, ce sera pour virevolter dans les allées des campings et sur les petites routes bordant les plages. Avant de regagner la plate-forme arrière des mobile-homes où il ne déparera pas. Un jouet kitsch, en somme !