Le président de Plaine Commune, Patrick Braouezec, a écrit à la maire de Paris, Anne Hidalgo, le 1er décembre 2016. Il répondait au courrier de la maire de Paris sur la mise en œuvre de la zone à circulation restreinte (ZCR) dans la capitale pour janvier 2017. Motomag.com a pu lire la missive. Elle est salée…
Manque de concertation avec les communes limitrophes
Regrettant qu’aucune information n’ait été communiquée aux communes limitrophes à la capitale quant aux éventuels effets négatifs qu’un report de circulation pourrait entrainer sur son territoire, Patrick Braouezec plaide pour une progressivité dans la mise en place des dispositifs qui vont impacter de nombreux véhicules.
Les 2-roues motorisés ne devraient pas être impactés
Soucieux de l’impact social et économique que cela entrainerait sur les populations de la banlieue nord, il dénonce en plus une « restriction inégalitaire, pénalisante et brutale » pour les usagers en deux-roues motorisés (2RM, motos et scooters).
L’intercommunalité la plus peuplée
Le périmètre de Plaine commune regroupe les villes d’Aubervilliers, Épinay-sur-Seine, l’Île Saint-Denis, La Courneuve, Pierrefitte-sur-Seine, Saint-Denis, Stains et Villetaneuse. Avec 411 367 habitants (en 2012), c’est l’intercommunalité la plus peuplée d’Île-de-France.
Si les électeurs Parisiens se prononcent majoritairement pour une réduction du trafic automobile dans la capitale, la mise en place de ZCR dans les banlieues limitrophes où vivent des milliers de salariés contraints d’utiliser un véhicule va générer de grandes difficultés, notamment pour les foyers modestes ou en grande précarité sociale, notamment ceux qui vivent dans cette zone de l’ouest du 93.
Soucieux de ne pas augmenter les inégalités dans les populations que regroupe l’intercommunalité des villes qu’il préside, l’ancien emblématique député-maire de ce qu’on appelait « la banlieue rouge » appelle Anne Hidalgo a de la tempérance et à plus de concertation.
L’autoroute A3, en Seine-Saint-Denis, est l’un des principaux axes de flux de circulation automobile et motocycliste vers Paris.
Revendications
Dans son courrier, Patrick Braouezec lui demande de :
s’engager « sans délais » dans une communication sur la ZCR en direction des villes franciliennes,
demande que les deux-roues motorisés puissent circuler librement si « leur restriction n’apporte pas un bénéfice sur la qualité de l’air »,
en appelle à une « participation du Comité métropolitain dans l’évaluation de la ZCR parisienne pour en tirer ensemble des enseignements et ajuster en particulier les mesures d’accompagnement et une évaluation des impacts des autres échéances de restrictions à venir ».
Un « collectif » à créer…
Ce passionné de sports qui pourrait bien partager avec Paris les enjeux des Jeux olympiques de 2024 rappelle qu’en matière d’aménagement du territoire et de prise en compte des populations, mieux vaut la jouer collectif.
Or visiblement l’équipe municipale de la capitale veut avancer seule :
En octobre 2016, François Pelletant, président de l’Association des maires franciliens, s’érigeait contre le plan parisien pour la qualité de l’air, allant même jusqu’à participer à la manifestation de la FFMC du 2 octobre.
Depuis plusieurs semaines, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pecresse, demande des comptes à la mairie de Paris sur la fermeture des voies sur berge, regrettant là encore son manque de concertation.
Même l’État ne semble pas avancer assez vite pour les élus parisiens, ceux-ci ayant regretté, fin novembre, que les certificats pour la qualité de l’air Crit’Air ne soient pas encore obligatoires.
Bref, en matière de transport, la mairie de Paris semble mettre la charrue avant les bœufs…