Les marmottes, c’est mon hivernale préférée pour plusieurs raisons. Mais avant tout, je vais vous expliquer ce qu’est une hivernale : le principe est très simple, des motards se rassemblent le temps d’un week-end pour partager un moment entre passionnés. Le vieux de la vieille tout comme le bleu-bite se retrouvent autour d’un feu de camps, dans la galère du froid et des conditions météo. Une hivernale c’est avant tout un défi personnel.

Tout commence par la préparation de la moto et du motard. Pour cela les forums regorgent d’astuces pour contrer le froid ou rouler sur la neige : fabrication de skis de moto, chaines de 2cv compatibles moto, scotch pour protéger les commodos du gel, paille sous la tente, double duvets, tripode pour la cuisine... à cela s’ajoute le défi de transporter tout ça. Le novice se prépare pour cela des semaines à l’avance. Tandis que Gégé le vieux briscard se prépare la veille pour le lendemain : il sait exactement quoi prendre, ressort son équipement habituel et se languis de retrouver ses potes de galère.Ensuite il y a le trajet pour se rendre à l’évènement. On rejoint ses potes paré de son maximum d’équipement sur le dos. Finalement, on transpire de chaud... Mais qu’importe, l’aventure commence !

C’est parti pour une virée de plusieurs centaines de kilomètres à travers la France en plein hiver. Là aussi plusieurs profil : il y a le motard protégé du froid derrière les carénages de sa BMW RT, peinard assis sur sa selle chauffante. Il est certes confortablement installé mais en cas de neige, il sera en grande difficulté. À l’inverse il y a le motard minimaliste sur sa petite cylindrée, légère et passe partout. Il y a aussi les side-caristes avec panier chauffant, autoradio, pneu contact, tablier, manchons et (presque) machine à café. Mais tous ne sont pas aussi confortablement installé, à l’image du side-cariste qui taille la route sur sa BMW des années 60…

Moi, cette année, j’ai fait mon Gégé. J’ai préparé mon side-car la veille de partir, avec mon équipement quotidien de motard : jean, jet, tour de cou et blouson hiver. J’ai embarqué le strict minimum avec moi, sachant qu’en arrivant sur place je retrouverai des potes qui auront lancé le feu et installé la table. Je pars avec ma fidèle Triumph Bonneville attelée à un panier ultra léger et minimaliste. Le poids étant l’ennemi du motard, je me dis qu’avec moins d’affaires à déballer, j’aurai aussi moins d’affaires à remballer le matin (quand on a mal au crâne). Je ne vais pas vous mentir j’ai quand même préparé mon hivernale. Vidange 10w40 au lieu de 15w50, poignées chauffantes et câbles de démarrage. Je la connais par cœur ma moto, elle ne démarre jamais par temps froid. Ca a toujours été. J’ai rejoint JP à 7h30 pour faire la route ensemble. Il roule une magnifique Royal Enfield attelée par Alternative Side-Car.

Une fois arrivé aux Marmottes (pour en revenir à notre sujet), je retrouve cette ambiance que j’aime tant. Ici il n’y a pas trois mille personnes, ni d’inscription préalable. On retrouve tout le charme des petits rassos. Un peu comme un petit concert dans un pub : on partage le moment avec tout le monde, y compris les musiciens. On peut faire le tour de tous les participants, c’est convivial, c’est humain. La cinquantaine de motos et side-car présents dévoilent des pépites comme une KTM rallye version side-car, deux anciennes vespa ou encore des Triumph années 70.

À peine arrivé, on retrouve Didier l’apiculteur marseillais qui nous offre le repas. L’après midi se déroulera à discuter et festoyer avec les compères… j’y retrouve par exemple Bob, président du moto club de la Burle (qui organise aussi son hivernale en Mars) mais aussi copain que j’ai connu aux Elef en 2021. La soirée se passe autour du feu, à manger des grillades et raconter nos vies. C’est simple et ça fait du bien ! Le lendemain au réveil, surprise ! Il a neigé un bon 10cm de poudreuse. Les vieux motards que nous sommes redevenons enfants.

Évidemment, après avoir remballé notre campement, ma Triumph n’a pas voulu démarrer. Pas de problème j’avais anticipé… j’étais venu avec JP qui a un kick sur sa moto. Il a pu démarrer et m’aider à démarrer avec les câbles. Après cela en route pour 35 kilomètres de neige.

Chacun son style dans ces conditions : les moto solos font un formidable travail d’équilibriste bien que certains finissent par terre. Les side-car mettent du gaz tout en glisse, ou roulent à 10km/h avec grande prudence. Nous, avec nos side-car grande roues équipés de pneus fins nous passons plutôt bien ! Un peu comme des 2cv dans la neige, légères et fines. Quel bon moment, que peu de motards vivent. On oublie presque le froid !

Après cette parenthèse d’un week-end, nous rentrons chacun chez nous avec le sentiment d’un dépassement de soi, un sentiment de « c’était dur mais on l’a fait ! » . Il est maintenant temps de nettoyer la bécane du sel accumulé et de raconter cette nouvelle histoire à mes proches avec fierté. Je commence déjà à réfléchir à mon prochain voyage, avec cette caisse de side-car tout terrain que j’adore. Elle est rustique et simple, ca me correspond. Alors à bientôt sur les routes !

Un apéro chez les givrés : reportage vidéo sur les Marmottes de Saint-Véran

L’année dernière, une partie de l’équipe de Motomag s’est rendue aux fameuses Marmottes de Saint-Véran. Lieu où nous nous rencontré Yann et son robuste side-car Triumph ! Outre le carnet de voyage de Nicolas et son Honda Monkey 125, nous avons réalisé un reportage complet sur l’évènement (voir Moto Magazine n°383) et une émission apéro pour vous faire découvrir cette concentre unique et riche en rencontres. Bon (re)visionnage !

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