Bruno Langlois par exemple, troisième en 2012 dans la catégorie reine, nous dit ceci : « L’année dernière, je suis resté sur place trois semaines pour m’acclimater au manque d’oxygène et ce n’est pas de trop. Mais ma plus grande prouesse a été de faire fi des précipices et du manque de protections. Je me suis concentré sur mon pilotage et uniquement sur mon pilotage pour ne pas faire d’erreur. Sur un tracé de 2 ou 3 km, comme les courses de côte en France, c’est relativement facile, mais sur 20 km ça l’est moins. »
Entre passion et soif de victoire
Parmi les pilotes français engagés dans l’aventure Pikes Peak 2013, deux ont déjà couru la course du Colorado : Bruno Langlois, 3e avec une Ducati Streetfighter en 2012, et Bruno Marlin, victorieux avec un side-car Choda en 2008. Sans oublier bien sûr Sylvie Lebert, dite « Gazelle », qui était la passagère de Bruno Marlin en 2008 et qui court cette année avec son mari Christophe sur l’autre side-car. Tous les autres sont des rookies, comme on les appelle dans les pays anglo-saxons. À signaler que nos Français sont présents dans quatre catégories, side-cars, 1.205 cm3, Supermoto et Vintage.
De nos pilotes, celui qui vise la victoire scratch est Bruno Langlois. Fort de sa troisième place en 2012 dans la catégorie des 1.205 cm3, Bruno a très bien préparé cette deuxième participation. De plus, l’ancien champion de France de la Montagne (en 1985) et 750 Promosport (en 1990) possède cette année la moto idéale pour gagner à Pikes Peak. Il s’agit d’une Ducati Multistrada Pikes Peak S 1200 préparée par Ducati Europe. Il aura comme adversaire le grand Miky Dymond, sur Ducati lui aussi. Carlin Dunne, le vainqueur 2012 passe quant à lui en Electric Motorcycle cette année.
L’autre concurrent qui risque de surprendre les Américains chez eux, ou encore les deux Italiens de la catégorie, est Eric Piscione. L’expérimenté pluri-champion de l’Île de la Réunion court en catégorie Supermoto avec une KTM 690 SMCR Pikes Peak Edition apparemment très bien préparée. Il a l’avantage d’être un pilote qui s’adapte vite au terrain. Malgré sa première participation, on l’attend sur le podium de la catégorie.
Le troisième motard, inscrit en catégorie Vintage avec une Yamaha 650 XS de 1972, est le Nordiste Christophe Marquis. Avec ses antécédents sur le lac salé de Bonneville, où il a tenté des records de vitesse en moto vintage, Chris connaît déjà les USA. Mais c’est la première fois qu’il va concourir sur une course d’une telle envergure. Pour cet amoureux de paris fous, l’important est de vivre intensément la semaine à Pikes Peak. Il a fini la moto juste avant de partir, mais il lui reste tous les réglages à faire sur place…
Les side-cars enfin
Ils seront deux side-cars à représenter nos couleurs à Pikes Peak, Bruno Marlin avec son fils Jérémy et Christophe Lebert associé à son épouse Sylvie. Le premier équipage court avec un side Choda-Benelli 1130, le deuxième avec un Huba-Yamaha XS. Ce sont deux équipages qui nous viennent du championnat de France des rallyes routiers. L’un comme l’autre ont par ailleurs déjà été sacrés champions de France de la discipline et remporté le Moto Tour.
Si Bruno a déjà remporté Pikes Peak (avec Sylvie Lebert) en 2008, il devrait avoir plus de difficultés cette année à s’imposer, pour deux raisons : l’année de sa victoire, tout le parcours n’était pas asphalté et il y a désormais des side-cars de vitesse (F1 et F2) pour lui barrer la route. Quant à Christophe, que l’on sait très rapide, le problème est un peu le même, avec en plus le handicap de la découverte du tracé.
Mais que ce soit Bruno et Jérémy ou Christophe et Sylvie (Bébert et Gazelle), on sait qu’ils ne vont pas à Pikes Peak pour le fun. Ils feront tout pour placer des pilotes comme Watanabe et son LCR derrière eux. Ils ont en tout cas toute la communauté française des sidecaristes derrière eux.
Pendant toute la semaine des essais et de la course (le 30 juin), notre envoyée spéciale Corinne Montculier sera sur place et vous fera partager l’aventure de nos pilotes français.
En attendant, voici une vidéo avec Bruno Marlin. Il parle de la course avant son départ.