Souvenez-vous, en 2021 : la mairie de Paris lançait une consultation publique au sujet d’une voie réservée au covoiturage, aux transports en commun et aux taxis sur le périphérique parisien. 90,2 % des 78 746 participants avaient voté contre. Des résultats en accord avec Valérie Pécresse (présidente de la Région Île-de-France) qui, compte tenu du trafic, estimait qu’il était impossible de fermer une voie sur le périphérique.

Mais à l’approche des Jeux Olympiques 2024, le bras de fer continue. Sans tenir compte des votes, la mairie de Paris remet le couvert et souhaite imposer cette nouvelle "voie de gauche". A l’instar des pistes cyclables "coronapistes", devenues pour la plupart permanentes, elle serait pérennisée après les JO (partie nord puis partie sud dès 2025) avec une limitation abaissée de 70 à 50 km/h lorsqu’elle est activée. En pratique, cette voie entrerait en vigueur en cas de congestion du trafic, de 6h30 à 11h le matin et de 15h30 à 20h le soir, en semaine et/ou le week-end. Une première étape avant le projet de "ceinture verte" sur le périphérique ?

L’objectif de cette mesure ? Réduire les émissions polluantes, limiter les risques d’accident, restreindre la circulation des véhicules aux abords de Paris et orienter les usagers vers les transports en commun. Le résultat de l’équation serait implacable : des embouteillages terribles et une pollution décuplée (1,2 million de véhicules par jour !) et des transports publics encore plus surchargés.

Sachant que 40% des trajets sur le périphérique se font de banlieue à banlieue, il est évident que la plupart des usagers - seuls 20% sont parisiens - ne prennent pas le périphérique par plaisir, mais par besoin au quotidien. Enfin, la limitation à 50 km/h ne changerait rien : la plupart des véhicules circulent à 50 km/h en moyenne sur cet axe. Quel intérêt donc, sachant que même les écologistes du journal indépendant Reporterre soulignent qu’abaisser la vitesse serait une erreur ?

La mairie de Paris lance malgré tout une consultation publique, qui a déjà enregistré 90% d’avis défavorables depuis sa mise en ligne. Ouverte jusqu’au 28 mai, chacun peut déposer son avis sur le projet. On vous invite à le faire ! Rendez-vous sur le site la Ville de Paris.


Périphérique parisien et voie réservée : quid des motos ?

Une fois n’est pas coutume, le deux-roues motorisé est oublié ! Quelle sera la place des usagers motos et scooters sur le périphérique ? Devront-ils obligatoirement avoir un passager ? Dans tous les cas, les deux-roues motorisés devraient avoir le droit d’emprunter cette future voie, sachant qu’ils fluidifient le trafic. Une voiture occupée par un seul usager est utilisée à 20% de sa capacité, un 2RM à 50%. Deux personnes dans une voiture, c’est 40% d’occupation du véhicule. Sur une moto c’est 100%, et toujours pour une bien moindre empreinte sur l’espace public.

Enfin, concernant la circulation inter-files, que se passe-t-il si la quatrième voie devient spécifique au covoiturage ? Comment les deux-roues motorisés devront-ils circuler ? Le plus simple, là aussi, serait de les autoriser à circuler dans cette quatrième voie. Affaire à suivre.

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