Peu d’élus et techniciens étaient présents à l’opération Motard d’un jour organisée par la FFMC-PPC, le 29 mai. Mais la qualité l’a emporté sur la quantité : l’adjoint au maire chargé des Transports Christophe Najdovski (EELV) et son directeur de cabinet, Yvan Gyesse, y sont allés de leur petit tour sur la selle passager d’une Honda Goldwing pour le premier, et d’une Pan European pour le second. Tout confort, le tour…
Le parcours a duré une heure environ, dans Paris et sur le périphérique, où les élus et les conducteurs ont d’ailleurs échappé à une chute : les motos circulaient entre deux files tandis qu’à leur gauche, une voiture freinait brusquement et se faisait emboutir à l’arrière par une autre. « Vous voyez Monsieur Najdovski, si nous avions circulé dans la file et non entre les deux, nous aurions été pris en sandwich », expliquait à l’adjoint au maire à l’issue de la balade, Jean-Marc Belotti, coordinateur de la FFMC-PPC. « Entre deux voitures, il n’y a eu que de la tôle froissée mais avec des motos impliquées, cela aurait pu être différent ».
Chaussées dégradées
Les Motards en colère (et parfois, en concertation), on abordé différents aspects, comme le problème des dégradations de chaussée flagrantes, telles celles de la porte de Bercy (12e arrondissement de Paris), qui causent des risques de guidonnage et glissade, et pourraient être évités par un entretien plus régulier, mais aussi « l’efficacité d’un 2RM dans la circulation parisienne », insistait Jean-Marc Belotti. Le temps de trajet gagné par les conducteurs, par rapport à l’automobile, a permis à Christophe Najdovski d’être à l’heure à son rendez-vous suivant, à son propre étonnement !
Interdiction des motos
« Nous saluons le fait que vous soyez venus, mais nous ne sommes pas d’accord avec vos décisions et propositions récentes », concluait Jean-Marc Belotti. Le militant faisait référence à l’interdiction des deux-roues d’avant 2000 à Paris à partir du 1er juillet 2016. Cette mesure est toujours d’actualité : la mairie ne veut pas reculer.
La FFMC-PPC est contre cette mesure, et menace de faire descendre une nouvelle fois les motards dans la rue à la rentrée 2015, si aucune concession de la mairie n’arrivait d’ici là.
Stationnement : objectif 20.000 places
L’adjoint au maire a, par ailleurs, réitéré l’engagement pris par Anne Hidalgo lors de la campagne électorale des municipales de créer dans la capitale 20.000 places de parking dédiées aux motos et scooters.
Pour les gagner, il faudra supprimer des places de voitures. La FFMC-PPC a renouvelé sa proposition de créer des places juste avant les feux tricolores, ce qui constituerait une amélioration en termes de sécurité, car cela éviterait que des camions s’y garent et obstruent la visibilité de la signalisation et du carrefour.
De même, la FFMC-PPC se montre favorable à la création d’emplacements sans attaches, ce qui permet d’éviter la stagnation d’épaves, qui restent longtemps et empêchent les conducteurs du quotidien de se garer.
Tolérance sans issue…
Quant à la circulaire sur la tolérance du stationnement, devenue caduque, la mairie renvoie la balle à la préfecture, qui a le pouvoir de police à Paris. Ce n’est pas au maire que revient la décision de verbaliser ou non les conducteurs de 2RM. La FFMC-PPC demande un vrai règlement au lieu d’une simple tolérance, mais Christophe Najdovski n’est pas sur cette longueur d’onde. Il a exprimé le vœu de bouter motos et scooters hors des trottoirs, au Conseil de Paris le 17 décembre 2013. Il y a donc peu de chances qu’il s’avance sur une éventuelle autorisation.
Cas d’école…
En attendant la réalisation de nouveaux parkings, la verbalisation à outrance continue. Comme le prouve la photo envoyée par notre lecteur Dimitri : le 4 juin, des véhicules privés travaillant pour la fourrière enlevaient des deux-roues stationnés juste à côté d’un parking 2RM, rue du Faubourg St-Martin (10e arrondissement). Avec la délicatesse que l’on connaît : motos transportées au moyens de sangles et collées les unes aux autres sur la plateforme du camion, en dépit de tout respect pour le matériel.
L’enlèvement est déjà abusif en lui-même : les deux-roues ne sont certes pas dans les emplacements, car ils sont saturés, mais juste à-côté et ne gênent pas la progression des piétons. Mais en plus, ce type de manutention présente le risque de dégrader les véhicules, et instaure une double peine financière pour le contrevenant, qui devra régler l’amende de stationnement avec la prime fourrière, mais aussi les dégâts sur sa moto. Scandaleux !