Le drame est passé inaperçu cet été, c’est le Codever (Collectif de défense des loisirs verts) qui nous a alertés jeudi : Martin, un jeune motard de 18 ans est mort, le 19 juillet 2010, victime d’un câble tendu en travers d’un chemin alors qu’il circulait sur une digue du Petit Rhône, dans les environs d’Arles (13). Disposé en ligne droite, le câble n’était pas signalé. Acte de malveillance ? Tentative inconséquente de « signaler » l’interdiction de circuler sur les digues de la part d’un agent ONF ou autre ? Une enquête est en cours. La mère de la victime a lancé une pétition pour démontrer que cette interdiction est ignorée de la part des promeneurs qui empruntent régulièrement ces digues.
Circulation sur les digues : que les piétons
Les textes le disent, la nature même des digues fait qu’elles sont interdites à la circulation, sauf piétonne : « (…) Il ne faut en aucun cas abîmer les crêtes de digues en créant des affaissements qui seraient un risque lors des crues », expliquait le Symadrem (Syndicat mixte inter-régional d’aménagement des digues du Delta du Rhône et de la mer), au quotidien La Provence, le 31 juillet. Mais les aménagements, réalisés ou en cours, pour « faciliter l’intervention en urgence de moyens lourds (18t) en cas de désordres en crête de digues (érosion, affaissement, …) », peuvent porter à confusion : un chemin carrossable de 3 mètres de large dans un paysage bucolique peut être tentant pour le randonneur motorisé ou le cavalier !
Une pétition pour Martin
Pour préciser l’interdiction, le Symadrem indique qu’il pose panneaux et barrières. Mais il semble que ce ne soit pas le cas, au moins pour la portion empruntée par Martin. Ce que veut démontrer sa mère en lançant une pétition. « Mon fils Martin a perdu la vie sur la digue, où il circulait à moto, le 19 juillet 2010. Un câble tendu et non signalé a arrêté sa route définitivement : il avait 18 ans 6 mois et 2 jours et un bel avenir devant lui. L’existence d’une circulation régulière sur ces digues, dont l’accès est très facile, est de notoriété publique dans la région. Beaucoup de monde les emprunte. Il faut toutefois le démontrer, et c’est pour cette raison que nous recueillons des témoignages, via [une pétition]. Si vous êtes concerné, témoignez, pour Martin. Merci. »
Ce nouveau drame rappelle évidemment l’affaire Federici, cet enduriste mort d’avoir percuté un câble tendu entre deux poteaux par un viticulteur en 2006, dans l’Hérault. Il n’était pas la première et, malheureusement, Martin ne sera probablement pas la dernière victime de ce type d’acte imbécile. Difficile quand même d’envisager que celui qui a tendu le câble ne pouvait pas imaginer les conséquences potentiellement dramatiques de son geste…
« Je, soussigné, affirme avoir occasionnellement ou régulièrement emprunté les digues du Rhône ou du Petit Rhône, que ce soit à vélo, à cheval, à moto, en quad, en auto ou à l’aide d’un autre véhicule, et ceci sans jamais être inquiété par qui que ce soit, garde ou autre, ni informé d’une quelconque interdiction d’y circuler. » Cliquez ici pour télécharger la pétition (PDF)
(Photo d’illustration / Codever)
