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Zero S : petit roadster électrique

Après un premier proto de cette moto électrique made in USA, la Zero S nous revient bien plus aboutie. Donnée pour autonomie de 60 km pour une vitesse maxi de 120 km/h, cette machine est surtout confinée à un usage urbain… mais pas seulement, comme le prouvent deux pétillantes versions TT et Cross.

Alignées par dizaines à proximité du terrain de cross de l’entreprise, les nouvelles Zero S et DS font bien meilleure figure que les premiers modèles essayés. Carénage profilé, peinture et ajustage corrects, imposante batterie bien intégrée, cadre alu périmétrique… Si la finition et le dessin sont encore loin des standards japonais, force est de constater que la machine a enfin une réelle cohérence esthétique. Un vrai petit roadster que l’on est donc impatient de chevaucher.

Haute mais confortable, guidon large, absence d’embrayage ou de sélecteur de vitesses telle une moto électrique pour enfant, la Zero S se contente d’un accélérateur potentiomètre (mieux étalonné que par le passé), d’un frein arrière au pied et d’un levier avant. La prise en main de ce roadster au gabarit de 125 est donc des plus évidentes pour un novice. Coup d’œil sur l’instrumentation inclinable : la jauge graduée de la batterie lithium-ion est toujours représentée par… une pompe à essence, signe que le règne du pétrole est encore dans toutes les têtes.

On tourne la clef, puis la poignée… Quel silence ! Et pourtant, nous sommes en mouvement. Une fois la route atteinte, l’oreille se ravise. Pleine charge, le ventilateur du moteur placé sous la selle hurle tel une petite fusée de feu d’artifice. Amusant. Les accélérations le sont aussi, mais sans frayeur. On atteint rapidement les 70 km/h pour culminer à 110. Attention, à cette vitesse, l’autonomie (déjà faible, 45 km en moyenne) en prend un sérieux coup. En fonction du gabarit du conducteur et du type de conduite, les jauges peuvent descendre 2 fois plus vite. Traverser la Californie sans recharger : en rêve !

Lancé sur les petites routes sinueuses, mon corps retrouve la position si particulière aux motos Zero. Comme un enfant qui voudrait faire semblant d’aller vite, je penche naturellement mon buste sur l’avant, pieds en arrière. L’assise est peu naturelle et n’engage pas à chahuter le train avant, pourtant chaussé d’une nouvelle jante de 17 pouces (contre 16 auparavant) et de pneus Michelin.

Bien mieux amortie que par le passé, cette Zero S offre un comportement routier sain une fois bien prise en main. Les changements d’angle s’effectuent avec entrain, et le freinage rassure grâce à l’adoption de pinces et de disques aux dimensions plus importantes. La petite fourche inversée et l’amortisseur arrière réglable sont toujours produits par un manufacturier spécialisé dans le VTT, mais il semble que la collaboration ait fait son chemin. La version DS profite même de suspensions optimisées et de pneumatiques spécifiques pour une utilisation sur chemin. Une sorte de trail, en fait.

Verdict. Maximum 110 km/h compteur, 45 kilomètres d’autonomie, partie-cycle et finition enfin acceptables… L’essai de cette nouvelle Zero S nous prouve que les efforts de la petite entreprise américaine pour se rapprocher du monde de la moto sont réels. Si l’autonomie de ses modèles augmente sensiblement, elle est toutefois encore trop faible pour contenter le plus grand nombre… à l’instar de son réseau de concessionnaires, encore trop clairsemé. Les consommateurs avisés noteront qu’une fois achetée, une Zero ne coûte plus que quelques centimes d’électricité par jour. Mais à 9 995 euros, pas sûr que l’investissement relève de la raison. On en reparle dans 3 ans ?

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