Positionnement délicat
Il n’y a pas photo, la 1200 Sport est une jolie moto. On prend plaisir à détailler les jantes à rayons, le bras oscillant en aluminium finition mate et l’échappement court à double sortie. On est aussi plutôt affable devant la peinture bi-ton, le cadre treillis et le sculptural bicylindre, limité ici à 117 ch (en full).
Une fois au guidon, on remarque l’étonnante compacité de ce 1200 cm3 et l’agréable position de conduite. Il y a des marques qui dépensent une énergie faramineuse pour valoriser esthétiquement leurs motos, d’autres profitent uniquement de l’étonnante santé de leur motorisation pour électriser les foules. C’est le cas ici.
On l’a dit et redit, ce bicylindre est une parfaite réussite. À la moindre rotation de la poignée des gaz, et quel que soit le régime sollicité, il fait l’effet d’une piqûre de 50 cl d’adrénaline pure… Autant dire que ça décoiffe dans une sonorité contenue de l’échappement, mais réjouissante.
Mais, car il y a toujours un mais, on a buté lors de cet essai sur un mono amortisseur Paioli défaillant (trop libre en hydraulique) qui dégradait sérieusement la une tenue de cap. C’est dommage, car le grand guidon est un atout pour engager un virage sans forcer et le confort de selle acceptable.
Sûr que la marque rectifiera le tir sur les modèles commercialisés, ce n’est pas le genre de la maison que de laisser partir des motos inachevées.
Verdict. Moto d’essai pénalisée par un mono amortisseur défaillant, nous n’avons pas pu tester correctement le comportement routier de cette 1200 Sport. Le moteur s’est par contre montré digne de sa réputation avec un couple généreux et une volonté d’acier face aux sollicitations du pilote.
Reste un tarif finalement assez copieux (11.990 €) qui place cette Morini au-dessus des Monster 1100 Ducati (11.200 €) ou Triumph 1050 Speed Triple (11.150 €). Autant dire que la mission de séduire s’avère très compliquée.