2 octobre 2015, à l’issue du dernier Comité interministériel de sécurité routière, le Premier ministre Manuel Valls annonce l’instauration d’un contrôle technique (CT) pour les 2-roues motorisés (2RM). Les modalités, soufflées par le délégué à la Sécurité routière du gouvernement Emmanuel Barbe, se veulent rassurantes : la visite ne sera obligatoire que lors de la transaction d’un véhicule vendu d’occasion, et son coût sera entre 50 et 70 euros. « Il peut sembler curieux que cette mesure existe pour des engins qui ont quatre roues et une carrosserie, et pas pour ceux qui ont deux roues et pas de carrosserie », conclue-t-il.
Pour être objectif, énonçons les motivations du gouvernement :
le CT est présenté comme une solution de sécurité routière dans l’objectif, fixé par l’Europe, de descendre en France à moins de 2 000 morts sur la route en 2020 (tous véhicules confondus).
Le CT permettra de protéger le consommateur lors de l’achat d’un 2RM d’occasion.
Il constituera une réponse à la directive européenne visant à uniformiser le CT dans les États membres à échéance 2022.
Des taxes pour les uns, des bénéfices pour les autres
Mais ces justifications cachent le vrai dessin des autorités : « le contrôle technique transactionnel risque de devenir rapidement périodique afin de permettre aux opérateurs de dégager des profits et de se développer avec un marché potentiel de plus de 100 millions d’euros, révèle la FFMC. La conséquence pour l’usager de la route est une taxe supplémentaire et inutile de 50 € à 70 €, sans aucune valeur ajoutée pour les usagers ».
Bombe à retardement
Chez les motards, l’annonce fait l’effet d’une bombe. Entre 2012 et 2013, la FFMC et son homologue européenne, la FEMA, ont livré une bataille intense avant de réussir à repousser à 2022 le projet de la Commission Européenne de généraliser le CT à tous les 2RM du Vieux Continent. En France, la majorité des motards ne veut pas de cette visite obligatoire, mesure n’ayant aucun impact sur la sécurité routière et demeurant de fait perçue comme une taxe supplémentaire.
Puisqu’il le faut, ils vont redescendre dans la rue ! Depuis octobre 2015, leur colère s’est déjà exprimée à travers une pétition, lancée sur le site Stopcontroletechnique2rm.fr ; mais aussi à travers plusieurs manifestations locales organisées par des antennes départementales de la FFMC depuis janvier : à Nantes, dans la Manche, les Bouches-du-Rhône, l’Aude, à Blois, à Metz, dans le Nord… les rassemblements ont fait le plein de motards en colère.
70 manifestations en France !
Mais le point d’orgue du ras-le-bol est à venir : la FFMC organise une manifestation nationale les 16 et 17 avril 2016. Partout en France, 70 cortèges de motards en colère le samedi ; le dimanche, Paris sera bloqué par le flot de milliers de manifestants. Aux motards d’Ile-de-France s’ajouteront les militants venus des régions derrière les bannières des antennes FFMC locales. Nombre d’entre eux convergeront vers Paris dès le samedi et seront accueillis sur le circuit Carole, où l’antenne FFMC de Paris-Petite-Couronne prévoit un rassemblement festif. Non, le contrôle technique moto ne passera pas !

Vous voulez des preuves ?





La FFMC, la FFM et le Codever regrettent que le gouvernement continue d’agir dans l’intérêt des lobbys économiques au lieu d’investir dans la sécurité des usagers de la route.
Même Dekra émet des réserves !
- Découvrez pourquoi en lisant cet article
La FFMC se mobilise contre le contrôle technique voulu par la Sécurité Routière
- Exprimez-vous, rejoignez l’un des cortèges du 16&17 avril !
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