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Relance du CNSR : Valls met Armand Jung sur orbite L’ancien CNSR, c’est fini !

Colère.
La FFMC a siégé au CNSR dès sa création en 2001. Mais elle en claqua la porte dès 2004. Les Motards en Colère reprochaient à cette instance d’être devenue la chambre d’enregistrement, la caution par des experts, d’une politique uniquement axée sur le développement du contrôle-sanction automatisé (CSA). Les radars automatiques, et rien d’autre… Peu de propositions, par exemple, à destination des jeunes, pourtant les plus touchés par la mortalité routière.

Du passé, faisons table rase.
Le nouveau CNSR devrait se montrer plus ouvert à la concertation. Le ministre de l’Intérieur l’a affirmé le 27 novembre dernier, le Conseil deviendra « le parlement de la sécurité routière ». Comme avant, cette instance de concertation reste composée d’élus, d’associations d’usagers et de victimes de la route, d’assureurs, d’entreprises, de responsable des différents corps d’Etat.

Propositions.
Elle doit commencer ses travaux en décembre de cette année. Première échéance, formuler des propositions qui seront transmises au gouvernement lors du prochain Comité interministériel de sécurité routière (CISR). Celui-ci réunira les ministres concernés par le dossier, au printemps 2013, et permettra de transformer en règlements concrets (projet de loi, décrets, règlements…) des mesures préconisées par le CNSR.

2.000 morts en 2020 !
Au menu des priorités, des mesures concernant les usagers les plus vulnérables : les jeunes et les conducteurs de deux-roues. Mais aussi, des propositions destinées à réduire les principaux facteurs accidentogènes : alcool, stupéfiants, vitesse et assoupissement. Le ministre de l’Intérieur a fixé aux sages un objectif ambitieux : diviser par deux le nombre annuel de décès sur la route, d’ici à 2020. Autrement écrit, descendre sous la barre des 2.000 tués par an… Facile à dire pour Manuel Valls : une élection présidentielle sera passée là, et il y a fort à parier qu’il n’aura plus en charge la sécurité routière ! Alors, restera-t-on dans l’effet d’annonce ? Dans la politique de communication ?

Vrais tests ou enterrements ? Le 27 novembre, le premier flic de France s’est d’ailleurs bien gardé d’annoncer des décisions hâtives. Comme pour le brassard rétro-réfléchissant, il a confirmé un moratoire sur l’obligation d’avoir un éthylotest dans tout véhicule. Une éventuelle verbalisation pour non possession a été repoussée au 1er mars 2013.

Changement de ton.
Ce recul est considéré comme l’abandon poli d’une mesure qui a été décidée par l’ancien ministre de l’Intérieur, Claude Guéant. Sans dénigrer officiellement son prédécesseur, Manuel Valls place un peu plus le curseur du côté de la prévention et de la pédagogie. « Aucune décision n’est encore prise, mais je veux être certain que l’utilité de l’éthylotest soit vraiment avérée », a expliqué le ministre. Il en sera de même pour le brassard des motards !

« Gadgétisation. »
Du côté des Motards en Colère, cette remise en question est accueillie avec satisfaction. « Ces deux mesures symbolisaient la gadgétisation de la sécurité routière à des fins de communication politicienne », souligne la FFMC dans un communiqué de presse. Pour la Fédération, la relance du CNSR « amorce le retour d’une politique routière » qu’elle espère « basée sur le bon sens ».

Au travail
La politique de sécurité routière de la France sera passée au crible du nouveau CNSR. Sera également débattue l’utilité du limiteur de vitesse permanent via GPS, le Lavia, cher à la Ligue contre la Violence Routière, et à Armand Jung lui-même (voir la vidéo ci-jointe). Mais aussi, l’intérêt de placer devant chaque radar automatique fixe un « radar pédagogique ». Le délégué interministériel à la sécurité routière, Frédéric Péchenard, a récemment émis des doutes sur leur coût et leur utilité. Souhaitons que ces décisions feront l’objet d’un vrai débat avec les représentants des usagers de la route, ce qui manquait cruellement ces dernières années.

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