Bilan occasion

En images

Guzzi Breva 1100 : moteur à vérifier Guzzi Breva 1100 : freinage avant Guzzi Breva 1100 : tableau de bord

Le « Breva » est un vent italien chaud réputé pour apporter le beau temps. C’est exactement l’effet qui se produit dans le casque lorsqu’on prend les commandes de cette machine de caractère. Vibrations, sonorité, couple… Tout y est mais sans excès. De quoi satisfaire les nouveaux adeptes de la marque sans rebuter les fanatiques de longue date. L’engin tient largement son rang face à la concurrence, tant au niveau tenue de route que comportement moteur, tout en affichant des qualités de quasi GT côté consommation ou confort. Dommage que la marque n’ait su se départir de ses vieux démons et que la qualité de fabrication aléatoire compromette la longévité de l’engin.

A surveiller :

Les inconditionnels de l’Aigle de Mandello del Lario se plaisent à démontrer, totalisateur kilométrique à l’appui, que leurs montures n’ont rien à envier aux productions bavaroises en matière de fiabilité. Difficile, pour autant, d’en trouver un qui n’ait essuyé quelques plâtres ! Cette fâcheuse tradition maison perdure de nos jours et la Breva en est un nouvel (et triste) exemple. Côté mécanique, cela se traduit par de multiples fuites possibles aux assemblages (plans de joints, conduits, capteurs, transmission…). Plusieurs remplacements de joints de couvre-culasse, voire de culasses (défaut de fonderie, fissure), ont été réalisés en SAV. Le faisceau électrique joue lui aussi la carte « nostalgique » en souffrant de multiples avaries (oxydation, courts-circuits, capteurs et sondes HS, démarrage laborieux, alarme défaillante…). Le tour d’horizon de toutes les fonctions s’impose. Sous l’effet conjugué des vibrations et d’une étanchéité défaillante, l’instrumentation perd vite de sa superbe (console digitale en court-circuit, données qui se réinitialisent inopinément, aiguilles tressautantes, vitrages fendus…). Au-delà de 40 000 km, s’assurer que les secondes bougies (derrière la culasse) ont été remplacées sous peine de surconsommation et de risques de dysfonctionnement (encrassement). Lors de l’essai routier, ne tolérer aucun à-coup à la reprise ni ralenti instable ou trop élevé (synchronisation d’injection défaillante). L’embrayage à sec peut s’avérer bruyant au point mort (uniquement) mais la boîte de vitesses et la transmission doivent rester d’une discrétion absolue (arbres de boîte ou couple conique endommagés). Lors des freinages, traquez tout tremblement parasite (disques voilés, douilles de disques encrassées). Enfin, la piètre finition requiert une attention soutenue : peinture qui s’écaille, logos qui se décollent, chromes oxydés (échappements), plastiques fendus, visserie clairsemée (vibrations)…

Points faibles :

Si la majorité des utilisateurs est conquise par le comportement moteur de la 1100 Breva (voir Points forts), les plus aguerris (dont de nombreux guzzistes de souche !) se plaignent d’une courbe d’allumage d’abord conçue pour respecter les normes de bruit et de pollution. Cela rend le moteur trop creux sous les 4 000 tr/min et pousse à une utilisation à contre-emploi, dans les tours. La fermeté générale (suspensions, selle) et les commandes rugueuses (embrayage, accélérateur) font l’unanimité contre elles. Si la maniabilité est bluffante (voir Points forts), le gabarit et le poids important rendent les manœuvres délicates. Sur chaussée bosselée, de nombreux propriétaires fustigent une tenue de route sujette à caution. Garder le cap impose alors de jouer des muscles, la faute à des suspensions trop fermes et notamment à l’amortisseur arrière qui est difficile à accorder avec le train avant. Beaucoup d’utilisateurs déplorent que l’absence d’ergot sur la béquille latérale rende son utilisation si laborieuse. Enfin, les plus sévères (ou les nouveaux venus chez Moto Guzzi…) s’indignent de l’aspect toc de certaines pièces plastiques, telles que l’instrumentation ou les caches chromés sur le réservoir.

Points forts :

Que les propriétaires soient guzzistes invétérés ou nouveaux arrivants sous la bannière, tous les avis convergent sur la convivialité de l’engin, qui concilie à merveille une personnalité marquée avec de bonnes manières. Ainsi, la position de conduite convient au plus grand nombre et garantit une prise en main quasi immédiate. Source d’angoisse pour les novices et prétexte à moult anecdotes pour les purs et durs, la boîte de vitesses et la transmission s’avèrent aussi douces que précises et silencieuses ! La tenue de route est jugée impériale quel que soit le rythme adopté (sauf sur revêtement dégradé, voir Points faibles) et le freinage rallie tous les suffrages, tant en termes de puissance que d’endurance ou de progressivité (y compris à l’arrière).
L’instrumentation aussi lisible que complète fait l’unanimité. Les amateurs de virées au long cours soulignent que le réservoir de 23 litres garantit une autonomie d’au moins 300 km avant réserve. La présence des deux béquilles est suffisamment rare pour que de nombreux utilisateurs prennent le soin de le souligner (centrale en option depuis 2007). Enfin, les aspects pratiques tels que l’emplacement pour le U sous la selle ou la poignée ergonomique pour le réglage de la précontrainte du combiné arrière ne passent pas inaperçus.

Au baromètre de l’occasion :

La 1100 Breva compense la dépréciation associée à sa mauvaise réputation par une faible disponibilité sur le marché de la seconde main. La cote reste donc assez stable et il est difficile de négocier au-delà de 10 % de remise. De plus, la majorité des modèles proposés bénéficient d’un équipement additionnel (pare-brise, bagagerie…) qui permet de justifier le tarif affiché.

Délai de revente : jusqu’à 3 mois

Premier prix en occasion : 6 000 €

Exemplaires immatriculés : 850

Dans la boutique :
- Voir le DVD sur l’histoire de la marque Moto Guzzi
- Commandez le T-shirt vintage du moteur Moto Guzzi (collection "Coeur de motard")

Publicité
Infos en plus