Les pneus seraient-ils plus polluants que les émissions d’échappements ? Il est permis d’en douter ! Pourtant, c’est ce que souligne l’étude du laboratoire de recherche "Emission Analytics" basé en Angleterre. Selon leurs résultats, les pneus émettraient 1850 fois plus de micro-particules que les échappements des véhicules thermiques.


Plus le véhicule est lourd, plus les pneumatiques polluent

L’étude se base uniquement sur la voiture et souligne plusieurs facteurs prédominant dans les émissions de particules des pneumatiques : le type de conduite (agressive ou neutre), la qualité et l’âge des pneus (plus un pneu est neuf, plus il pollue) et le poids du véhicule. A noter que les SUV et autres voitures modernes - dont les électriques ! - ne cessent de s’alourdir au vu de leurs technologie embarquées, et aggraveraient de fait les émissions polluantes de leurs pneus.

Afin d’affiner les résultats, 14 marques de pneus neufs ont été testées sur le même véhicule (Mercedes Classe C), en plus de quelques pneus supplémentaires analysés sur toute leur durée de vie. L’échantillonnage a été élaboré grâce à un système de mesure et de collecte des particules installé derrière les pneus.

Emissions Analytics précise tout de même que "citer de tels ratios nécessite une interprétation prudente" avant d’ajouter que "les émissions de particules d’échappement sont beaucoup plus faibles sur les voitures neuves, et les émissions d’usure des pneus augmentent avec la masse du véhicule et l’agressivité du style de conduite. Les émissions d’échappement diminuent au fil du temps, à mesure que les filtres d’échappement deviennent plus efficaces (normes antipollution) tandis que les émissions d’usure des pneus augmentent à mesure que les véhicules deviennent plus lourds et que la puissance et le couple supplémentaires sont placés à la disposition du conducteur. Sur les tendances actuelles, le ratio pourrait bien continuer d’augmenter »

La prochaine étude de la société britannique portera sur la composition et la toxicité d’une centaine de pneus, afin d’apporter plus de transparence sur ce qui chausse les roues des véhicules et faire évoluer la réglementation.


La moto grande gagnante ?

Si l’on en croit l’étude, l’équation parait favorable à la moto : un deux-roues étant bien plus léger qu’une voiture, les émissions de particules liées à l’usure de ses pneumatiques sont de toute évidence moins élevées. Si l’on rajoute l’usure de 2 pneus contre 4 (bien qu’ils s’usent plus vite que sur une voiture), les normes Euro 5, le kilométrage parcouru à l’année moins élevé et les temps de trajets moyens moins longs qu’en voiture, le deux-roues semble être l’alternative victorieuse. La société Emission Analytics étendra-t-elle son étude aux deux-roues motorisés ?

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Source : Emission Analytics

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