L’éditeur italien Liana Levi publie un roman surprenant (traduit en français), « N’aie pas peur si je t’enlace », écrit par le romancier Fulvio Ervas. Ce récit mêle voyage à moto à travers les Etats-Unis et relations émouvantes entre un père et son fils autiste. L’autisme et le récit d’un voyage à moto, voilà deux thèmes que l’on ne pensait pas voir associés.
Passager hors normes. Traverser les Etats-Unis en Harley Davidson peut paraître aujourd’hui des plus banals. Sauf lorsqu’on entraîne avec soi un passager hors normes : son propre fils, autiste depuis son plus jeune âge. C’est donc à une double aventure que nous convie ce récit poignant et passionnant : une « road story » à moto (puis en voiture) à travers les Amériques et celle, ô combien plus imprévisible, des liens qui unissent cet équipage et de leurs relations avec ceux qu’il croise.
Nitroglycérine et ange gardien. Car Andrea, le passager, a pour particularité, entre autres, d’embrasser et de toucher le ventre de ceux qu’il rencontre. A la fois nitroglycérine et ange gardien, il est aussi le sésame ouvrant la porte à des rencontres parfois stupéfiantes. Si l’autisme est d’abord au centre de ce livre, il nous éclaire aussi sur ce qui nous pousse à aller voir ailleurs et à se confronter aux « différences ». Indispensable.
« N’aie pas peur si je t’enlace », par Fulvio Ervas, traduit de l’Italien par Marianne Faurobert, éditions Liana Levi, 270 pages, 21 x14 cm, 19 euros.