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Quand la Chine s’éveillera Un proto en expo
La Rocane JL 600 a été exposée sur le stand de la Sidam lors du Mondial du 2-roues 2005, porte de Versailles.

Annoncé le 6 septembre 2005, lors d’une conférence de presse à la Pagode (7e), l’importateur des machines chinoises en France, la SIDAM, avait laissé entendre que leur premier gros cube moderne, à destination du marché européen, serait commercialisé courant 2006.

« Je peux vous dire, dès à présent, que le trail Rocane 600 cm3 sera dans le réseau vers la fin du mois de juin, ou au début juillet », déclare Pierre-Laurent Chauvet, l’un des responsables de la SIDAM. « Cette moto devrait être proposée entre 5000 et 5.500€ ». Elle serait en concurrence directe avec la F 650 de chez BM, dont le moteur devrait lui aussi être fabriqué en Chine.

Cette date, bien tardive pour la saison, peut surprendre. « Cela est dû à la volonté des dirigeants de Jia Ling, qui ont souhaité que leur moto soit vraiment pleinement conforme aux normes Euro 3. » Cette norme sera obligatoire pour tous les modèles en 2007.

Il semblerait que la tolérance aux nouvelles normes Euro 3 ait été un peu lâches. Jia Ling a été obligé de revoir sa copie à plusieurs fois et de modifier le boîtier d’injection en conséquence « d’où le retard pris pour l’homologation de cette moto », continue l’ancien responsable de chez Honda. De plus, les dirigeants de Jia Ling ont procédé à des test d’endurance de cette moto « en lui faisant parcourir plus de 80.000 km ». Ce qui est loin d’être le cas pour les autres modèles fabriqués en Chine et montre que les Chinois veulent rendre leur produit vraiment fiable.

Le chemin parcouru en trois ans semble ravir Pierre-Laurent Chauvet, même si les objectifs affichés au début ne concordent pas tout à fait à la réalité. En effet, les projections faites en 2004 portaient sur « 3.500 véhicules en 2005 ». Or les chiffres atteints ont été de l’ordre de 2.000 immatriculations.

« Cela est dû à l’incroyable concurrence entre les différents constructeurs chinois qui proposent tous des prix de plus en plus bas », dénonce Pierre-Laurent Chauvet. Résultat, la gamme de deux-roues motorisés proposés par la SIDAM a subi une baisse de 5 à 10% depuis le mois de novembre 2005.

Ce n’est pas le seul obstacle qui s’est dressé devant ce nouvel importateur. « Il y a encore trois ans, les constructeurs chinois avaient beaucoup de mal à situer l’Europe sur une mappemonde. » Mais depuis, ces mêmes industriels se sont rendus compte que les goûts et les attentes des consommateurs occidentaux et ceux d’Asie n’étaient pas les mêmes. « On leur a dit que les couleurs « flashy » de certains modèles ne pouvaient pas se vendre en Occident, même si ces derniers avaient le vent en poupe dans les pays du Sud-Est asiatique. ».

Fabrication chinoise, design italien

L’Eupolo de Jin Ching est le premier scooter chinois dont le design a été réalisé en Italie, donc au goût des consommateurs européens.

Résultat, le dernier scooter de Jincheng, l’Eupolo, a été dessiné en Italie par IDEA, un designer qui travaille aussi pour Fiat, Alfa Roméo et... Ducati. Ce scooter, commercialisé depuis septembre 2005, a été mis au goût du jour en augmentant, notamment « la capacité du coffre sous la selle, chose qui avait complètement échappé aux designers asiatiques ».

Ce scooter s’inspire largement du look des maxi scooters qui sont en vogue en ce moment. « Les Chinois ont mis trois ans pour comprendre le marché européen, quand les Japonais ont mis quarante ans pour le faire », conclut Pierre-Laurent Chauvet.

Voir le site de l’importateur Sidam

Lire aussi notre reportage exclusif sur les constructeurs chinois 1 et 2

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