Recommander le port d’équipements de sécurité, dont le gilet airbag : voilà la proposition de Frédéric Péchenard, délégué interministériel à la sécurité routière. Une recommandation qui, si elle est appliquée, s’inscrirait dans le cadre de la volonté du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, de passer sous la barre des 2000 tués sur les routes d’ici à 2020. Le même objectif qui a conduit récemment à envisager la « tolérance zéro » en matière d’alcool pour les jeunes conducteurs.

Selon le magazine économique Les Échos, la proportion des tués à deux-roues motorisés inquiète toujours les autorités. « Les motards représentent près du quart (23%) des tués sur la route (3.963 l’an dernier), soit environ autant que chez les jeunes, alors que les deux-roues motorisés ne représentent que 2% du trafic », affirment nos confrères, reprenant les chiffres officiels présentés depuis des années. Des chiffres probablement proches de la réalité, mais d’une pertinence discutable : on ne connaît pas exactement le nombre de deux-roues motorisés en circulation en France. Passons.

Pas d’obligation, mais une incitation
Un autre phénomène préoccupe Frédéric Péchenard : « Vers 30-40 ans, les hommes ont tendance à revenir à la moto. Nous avons un véritable un pic de mortalité dans cette tranche d’âge. » Le délégué à la sécurité routière annonce donc « un effort d’information important (…) dès janvier prochain en direction de ces usagers », précisent Les Échos.

Pour ce qui est de l’incitation au port du gilet airbag, la proposition devrait être discutée lors du prochain Conseil national de sécurité routière (CNSR), en février 2013. Étant donné le prix élevé de l’équipement, il ne serait pas question de le rendre obligatoire.

Manuel Valls a indiqué qu’il « souhaite désormais une concertation avec les associations d’usagers avant tout décret », rappelle de son côté La Dépêche. Et un motard – le président de la Mutuelle des motards – a été nommé la semaine dernière à la tête de la commission deux-roues du CNSR. On peut donc espérer qu’aucune décision précipitée ne sera prise. La réponse en février ?

(Photo d’illustration : chute de Simone Giorgi au GP de Valence en novembre 2007, avec un airbag Dainese alors en développement)