- C’est loin d’être gagné, car les scooters, les motos (en général des Honda, Suzuki, Yamaha, Sym… de 50 à 250 cm3) et même les motos et vélos électriques répondent à plus de 80 % aux besoins de déplacement des habitants. Une avancée cependant, la réglementation est désormais plus stricte sur le port du casque, presque inconnu il y a quelques années et obligatoire depuis la fin 2007.
- Pas moins de 11 000 décès avaient été en effet causés par des traumatismes crâniens à la suite d’accidents impliquant un deux-roues, pour la seule année 2006.

Hospitalité
- Il ne faut donc pas s’étonner que les motards soient salués chaleureusement par les personnes rencontrées ou créent l’événement lors des différentes haltes dans les villages, cafés ou épiceries locales. Outre le fait qu’il n’est pas si fréquent de voir des touristes voyager à moto, peu courantes aussi sont ces bécanes Minsk, pour des Vietnamiens qui roulent principalement en scooter.
- À Hanoi – point de départ de notre expédition et grande ville de la région Nord (6 millions d’habitants), qui correspond à ce que les Français de l’époque coloniale appelaient le Tonkin – la circulation nous laisse tout de même perplexes : les flots entiers de scooters et de vélos se croisent dans tous les sens, avec toutefois une grande harmonie et une habitude qui laissent toute sa place au piéton. En dehors des grandes villes, le principal danger reste les traversées de vaches et de buffles, que les paysans accompagnent d’une rizière à une autre.
- L’accueil et le sourire des personnes croisées au hasard de la route seront de mise tout au long de ce séjour, à la rencontre des minorités ethniques. Les rizières et les montagnes nous offrent, dès que nous quittons la monotonie des grands axes routiers, des paysages verdoyants.

Pistes et bitume
- Au fil des jours, le voyage devient enchantement et les haltes pittoresques « chez l’habitant », seuls points d’hébergement possibles, nous transportent dans un autre temps. Dans une case sur pilotis, surplombant en général de belles rizières, nous ne pouvons déroger chaque soir au traditionnel verre d’alcool de riz, qui précède un copieux repas.
- Sur la piste (que notre guide choisit comme raccourci…) qui alterne avec les belles routes bitumées, les villageois qui s’activent dans les rizières nous offrent de belles scènes de vie.
- À partir de Bac Ha et jusqu’à Sapa, villes de montagne, le paysage et la population changent… Ce peuple est vêtu de magnifiques costumes traditionnels colorés et produit un artisanat de qualité, dont raffolent les touristes.
- En fin de circuit, nous atteignons Ninh Binh et notre ville étape Tam Coc, située dans ce que l’on nomme la « baie d’Along terrestre ». Les nombreuses collines calcaires donnent à ce site un aspect mystérieux, empreint de sérénité, avant-goût de la célèbre baie d’Along, notre étape finale où des centaines de jonques attendent les touristes pour un circuit bien rôdé de deux jours et une nuit.
- Ce site, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, reste fascinant malgré tout et le plongeon depuis notre embarcation dans la mer de Chine est un vrai délice après tous ces kilomètres parcourus.

Terre communiste
- Après 17 jours de périple, voici venu le temps du retour sur Hanoi. Les villas urbaines colorées longilignes à deux ou trois étages (coût du terrain oblige), qui bordent la route jusqu’à la capitale, ont toutes en commun d’arborer le drapeau national, rouge et orné d’une étoile dorée. Le Viêtnam, dont l’histoire douloureuse est assez récente, est resté très patriote.
- Pays en pleine mutation, il cultive le paradoxe du développement d’une économie capitaliste et de l’idéologie marxiste, qui en fait l’une des dernières terres communistes au monde. L’oncle Hô, comme on le dit du père de la nation, son libérateur, Hô Chi Minh, restera pour toujours dans le cœur des Vietnamiens.
Depuis 1986, ceux-ci ont de nouveau accès à la propriété et aspirent à une vie meilleure, avec un travail. Mais l’accueil, la spiritualité, le culte des ancêtres restent pour ce peuple, pourtant composé de 83 % de jeunes, des valeurs très présentes. Chaque maison possède d’ailleurs son autel.
- La principale religion est le caodaïsme, qui intègre le bouddhisme, le taoïsme et le confucianisme. Les Vietnamiens tirent de cette spiritualité très marquée leur force morale qui les a soutenus au cours de leur longue et tragique histoire. Notre guide et ami, Chi N’Guyen, nous reverra dans ce pays attachant, plein de couleurs, de saveurs et de sourires d’enfants rieurs, c’est certain…

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