Concurrence « déloyale »
Mais tout le monde ne se satisfait pas de l’apparition de cette nouvelle race de transporteurs. Les taxis auto savent défendre leur corporation, on l’a vu récemment. Ils se plaignent d’une concurrence inattendue jugée déloyale car les motos-taxis n’ont pas les mêmes contraintes. Les deux-roues ne payent par exemple pas de droit au stationnement à la Ville de Paris. Les heurts deviennent incessants entre chauffeurs de taxi automobile et motards.
La police attise les tensions
Au lieu de pacifier la situation, la police l’envenime. Ainsi, mercredi matin au terminal 2F de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle (Val-d’Oise), les forces de l’ordre ont verbalisé le gérant d’une compagnie de moto-taxi et envoyé son véhicule à la fourrière. Motif, il n’avait pas le droit de stationner à l’endroit où il attendait un voyageur.
D’ordinaire, la tolérance est de mise, à condition que les motos-taxis ne prennent pas un client au vol – ce qui est interdit – mais qu’ils attendent un passager ayant réservé son véhicule par téléphone.
La centaine de motos-taxis en colère a défilé place de la Concorde à Paris pour protester contre cette mise en fourrière, et bloqué pendant une heure le terminal 2F de l’aéroport de Roissy. Un groupement des motos-taxis indépendantes s’est créé.
Elle demande que l’on arrête ces verbalisations, qu’on laisse cette activité s’organiser, elle qui reste génératrice d’emplois. La coordination de ces très petites entreprises semble indispensable afin de trouver une légitimité auprès des pouvoirs publics.
La profession doit en effet progresser, notamment en matière de formation. Dans la plupart des cas, les conducteurs de motos-taxis sont recrutés sans apprentissage spécifique. Ce qui peut être nuisible aux passagers, et à une profession pleine d’avenir.