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Les vainqueurs sont... Coup de pouce de la Police Nationale Et un scooter Yamaha pour le vainqueur !
Les jeunes du Lycée Doriole, accompagnés de leurs professeurs, se sont vu offrir un BSR lors de la première semaine du cyclo citoyen à La Rochelle.

Du lundi 17 au vendredi 21 octobre, plus de 400 jeunes des collèges et lycées sont venus sur la piste d’Education Routière qui était installée pour l’occasion à l’esplanade des parcs de La Rochelle (17). Pas moins de 13 mois ont été nécessaire au montage du projet pour, au final, se révéler une réussite qui ne demande qu’à être réitérée.

Fort de son expérience dans le domaine de la sensibilisation et de la prévention auprès des jeunes, Manuel Walter, chef de brigade motocycliste à La Rochelle et conseiller technique du CMPN ALIP est l’initiateur de cette animation qui s’est déroulée en deux temps.
La municipalité de La Rochelle, la préfecture de Charente Maritime et les sponsors du club se sont associés pour rendre l’opération viable et ont réunis les 4 000 euros nécessaires à la mise en place de l’opération. Les dons de lots : scooter, équipements de sécurité, offerts par divers partenaires, ont rendu cette animation encore plus attractive.

Une piste mobile pour passer le BSR

Dans un premier temps une piste d’éducation routière de 30 mètres par 30, fournie et installée par la Fédération des clubs motocyclistes de la Police Nationale, a permis l’initiation et la pratique du cyclomoteur par un public de jeunes scolarisés. Six moniteurs bénévoles étaient présents pour les prendre en charge et les initier aux rudiments de la conduite d’un scooter. Les véhicules étaient fournis par la ville.
Cerise sur le gâteau : une formation gratuite au BSR pouvait être gagnée et 8 jeunes sont repartis avec leur brevet en poche. Laura Barbeau, élève au Lycée P. Doriole à La Rochelle, a été la première fille lauréate. « Je ne m’attendais vraiment pas à cela. Mardi matin je suis venue avec mes camarades de classe et nos profs. Après avoir été sur la piste, ils m’ont posé des questions, puis ils m’ont demandé de revenir l’après midi car j’étais sélectionnée pour passer le BSR. C’est très dur de le passer car c’est trop cher et je ne peux pas dépenser, en ce moment, environ 200 euros pour ça... L’après-midi nous sommes restés sur la piste et nous avons travaillé la position, les passages d’intersection... Le mercredi matin nous sommes partis sur la route. J’étais très stressée. C’est vraiment impressionnant au début toutes ces voitures sur la route, je ne m’en étais jamais rendu compte avant... Nous étions 3 cyclos et nous étions encadrés par deux gendarmes en moto. Il y avait des voitures partout, puis nous avons appris à circuler et nous sommes même partis en campagne... c’est vraiment super. »

Un atelier du cyclo citoyen

L’étape suivante est représentée par le rallye du cyclo citoyen, ouvert à tous, où la maîtrise de la conduite, le partage de la route et le civisme du candidat ont été mis à rude épreuve. Mais pour y participer il fallait franchir le cap du contrôle technique, être armé du BSR, de l’attestation d’assurance et d’un casque en plus de son cyclo, bien entendu.

C’est ainsi qu’une quarantaine de cyclos sont passés devant les mécanos. « Des vérifications concernant le freinage, l’échappement, l’éclairage ont été effectuées et lorsque cela était possible, on faisait avec le jeune certaines réparations comme des changements de pneus, d’ampoules ou de plaquettes de frein. Ils étaient enchantés. Au début ils restaient sur leurs gardes. Ils garaient leur véhicule assez loin, venaient voir comment cela se passait puis ils revenaient avec leur cyclo », déclare un mécano de l’Association Mosaiq, de la Rochelle.
Pour Guillaume Garcia, c’est l’aubaine : « J’en ai entendu parler par des potes. En ce moment j’ai pas mal de problèmes avec mon scooter car il n’est pas vraiment en état de rouler (sourire !). C’est comme un contrôle technique. Ils m’ont bien expliqué ce qui n’allait pas. On m’a vraiment bien conseillé et j’ai eu des bons de réduction de 40 % chez Yam. J’ai déjà commencé les réparations. C’est dommage qu’ils ne fassent ces contrôles qu’une fois par an... »
Gérard Marquet, président du club régional CMPN ALIP (Aquitaine Limousin Poitou) était présent et se réjouissait du succès de l’opération. « Notre club est très présent dans le domaine de la compétition, mais aussi dans celui de l’éducation routière. Nous avons une piste mobile mais aussi une piste fixe à coté de Lyon. C’est la seule actuellement en France et cela reste une grande première, même au niveau de l’Europe. Nous intervenons régulièrement dans les collèges et les lycées notamment dans les zones sensibles... »

Une remise en cause du BSR

Plus de 60 concurrents étaient sélectionnés pour faire le rallye. Le premier prix était un scooter Yamaha. « On a posé un certain nombre de questions aux jeunes concernant le code de la route. Cela nous a permis de vérifier leurs connaissances et dans l’ensemble cela s’est révélé satisfaisant. »
Actuellement il y a un manque de temps pour vraiment former les jeunes. L’heure théorique (code), l’heure de plateau, les deux heures en cycle urbain et l’heure en cycle semi-urbain, c’est très insuffisant. Il faudrait au moins dix heures (réelles) de code et dix heures de conduite. » Ce point de vue, émanant de Manuel Walter, rejoint celui de la FFMC. « Les jeunes en cyclo utilisent les mêmes voies de circulation que les autres véhicules avec tous les risques que cela suppose. Il faut se donner les moyens de sa volonté pour arriver à un prix du BSR accessible par tous. Pourquoi ne pas envisager des moniteurs fonctionnaires ou d’autres formules à mettre en place ? »

Pour Manuel Walter le bilan de cette semaine reste très positif. Et si, au moment de la remise des prix vendredi midi, tous se réjouissaient de cette action, une question restait posée : Et l’année prochaine ? M. Mandroux, adjoint au maire chargé de la cellule Sécurité Routière, a donné son point de vue : « Pour la ville de La Rochelle, cette opération demande a être pérennisée et notre investissement devra être relevé. »

A quand une opération similaire pour tous les usagers ? La prévention et l’information, tout le monde le sait, lorsqu’elle est réalisée dans de bonnes conditions, par des professionnels et sur un public ciblé, permet d’obtenir de bons résultats à long terme. La collectivité doit-elle prendre en charge ces opérations ou plutôt laisser les initiatives individuelles s’essouffler faute de moyens ?

J.M. JUCKER, correspondant 17.

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