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La route est réservée à tous, partageons

En avril dernier, six réunions ont été effectuées à Paris, Tours, Lille et Marseille. Elles étaient constituées de piétons, d’automobilistes, de motards, de cyclistes et de conducteurs professionnels de véhicules utilitaires.
Objectif : recenser les difficultés rencontrées pour cohabiter sur la route, et discerner les reproches de chaque catégorie envers les autres. Résultat : chacun tend à attribuer aux autres types d’usagers les comportements inadaptés ou dangereux.

Piétons, deux-roues, voitures : chacun son territoire ?

Les tensions qui se créent en agglomération se font toujours au détriment des plus fragiles. Ces cinq dernières années, la baisse du nombre de piétons ou usagers de deux-roues (motorisés ou non) blessés ou tués en milieu urbain est loin d’être égale à celle des automobilistes.
La Prévention routière constate que chacun voudrait garder le monopole de « son » territoire. Elle souligne aussi que « les deux-roues motorisés revendiquent une liberté qui est mal comprise par les autres usagers ».

La route : espace public ou arène pour gladiateurs ?

« Sur la route, chaque oubli, chaque maladresse et même chaque hésitation de l’autre sont vécus par celui qui les "subit" comme des atteintes à sa liberté de circuler. Des pseudos agressions qui trouvent leur origine dans la répartition manichéenne des conducteurs en deux groupes antagonistes : les "bons", respectueux du Code de la route, et les "mauvais", infractionnistes impénitents », souligne avec justesse Paul Barré. Évidemment, chacun a tendance à se classer dans la catégorie des « bons », et c’est toujours l’autre qui commet les erreurs.
Un sentiment qui tourne souvent à un égocentrisme en totale contradiction avec la notion d’espace public partagé. Et qu’est-ce que la route, sinon un espace public ?

Cette sorte de paranoïa crée une incivilité qui s’observe au quotidien : gestes grossiers, insultes... Des comportements qui peuvent engendrer une conduite dangereuse. La violence physique est la dernière étape d’une situation qui s’envenime : on descend alors de son véhicule pour « s’expliquer ». Même si cette extrémité est relativement rare, elle n’en demeure pas moins existante.

La responsabilisation plutôt que la répression

La Prévention routière se garde de fonder sa communication sur une conception purement textuelle des règles de comportement. Elle semble considérer, à raison, que le Code de la route ne constitue pas l’unique gage de sécurité sur la route. De fait, nombre de règles informelles y contribuent.
Dans son approche de l’attitude des usagers de la route, et par le biais de sa campagne, elle rejoint ce qui constitue un des principaux chevaux de bataille de la FFMC (Fédération française des motards en colère), à savoir le partage de la route par tous et le respect mutuel.

Nous ne pouvons que nous féliciter de constater que la Prévention routière, pour tenter d’améliorer la sécurité sur les routes, ne base pas son discours sur l’effet d’annonce et la politique spectacle. Des méthodes chères à certains décideurs politiques. Loin de brandir des chiffres alarmants et de préconiser la répression à tout va, elle fait appel au bon sens et à la responsabilisation de chacun. Rassurant en ces temps de Contrôle-sanction automatique.

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