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« Il portait [...] un blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos »
De façon assez naturelle, cette seconde peau devient rapidement celle qui équipe les motards. Au début du XXe siècle, les précurseurs du genre portent leur tweed avant de s’inspirer de la tenue des aviateurs, qui comprend blouson et casque de cuir.
En 1928, les frères Schott, fils d’immigrants russes, abandonnent leur commerce d’imperméables vendus au porte à porte pour concevoir un blouson dédié à la moto : le Perfecto. À la demande de Beck Distributors, un revendeur Harley-Davidson installé à Long Island, Irving Schott met au point le vêtement qui va entrer dans la légende.
De nombreux détails, souvent repris depuis, témoignent du soin apporté à sa réalisation. Le recours à un zip pour sa fermeture croisée protège efficacement des intempéries, tandis qu’une chaînette permet de le manipuler avec des gants. Des soufflets d’aisance sont placés sous les bras, une ceinture vient épouser la taille, et une petite poche (avec rabat et bouton-pression) accueille la menue monnaie. La fermeture des manches et la coupe générale ajustée font de cette veste en cuir de cheval épais le premier blouson réellement pensé pour un usage en deux-roues.

Inspiration cubaine
Protecteur en cas de chute, le Perfecto (qui emprunte son nom aux cigares cubains qu’affectionne son concepteur) devient une institution. Porté par Marlon Brando en 1953 dans L’équipée sauvage, où celui-ci campe Johnny, un personnage de chef de bande à moto, le cuir zippé accède à la célébrité. Le fameux 613 que porte la star est semblable à l’original de 1928. Il se distingue par une étoile sur l’épaulette, raison pour laquelle cette génération de Perfecto est surnommée « One Star », qui est le modèle collector par excellence.

Carrière cinématographique
Insoumis et rebelles, personnage et blouson se confondent pour devenir les icônes de toute une génération. Cette image sera ensuite relayée par James Dean dans La fureur de vivre, où le héros choisit de vivre vite, quitte à mourir jeune ! Une maxime qu’il mettra tristement en application.
En 1983, Mickey Rourke, dans Rusty James, endosse à son tour un Perfecto pour donner vie à un personnage de mauvais garçon.... Seul Fonzy, dans Happy Days, peut porter son « Perf » en conservant une image de « motorcycle boy » sympathique !
Autres motards célèbres, les Hell’s Angels se sont également mis à porter le Perfecto, avec, sur le dos, leurs « couleurs » (l’emblème et le nom du pays dont ils sont originaires). Curieusement, il en allait de même pour les flics motorisés américains, clous, rivets et insignes en moins ! Qu’à cela ne tienne : le mythe du déjà célèbre blouson de cuir est en marche. Il devient rapidement un symbole de liberté, d’insoumission et de rébellion face à la société de consommation... élément à la fois distinctif et fédérateur, le « Perf » est porté comme un étendard.
Dans les années 60, en France, les mauvais garçons héritent du surnom de « blousons noirs ». Au point que les cuirs sont interdits dans les écoles, car trop connotés ! Tombé en disgrâce malgré sa célébrité, le Perfecto n’a pas dit son dernier mot : il reviendra en force en tant qu’icône du rock.

Drogue, sexe et rock ’n’ roll
Dans le monde du rock, la fonction pratique devient bien sûr secondaire par rapport à la seule fonction symbolique. Là encore, le blouson à la taille ajustée marque son territoire : les Beatles ou les Rolling Stones ? « Flower Power » ou « drogue, sexe et rock ’n’ roll » ?
Bref, veste à franges ou cuir noir ? Lors de son retour sur scène en 1968, le « King » Elvis est entièrement habillé de cuir. Mais ce sont surtout les punks anglais qui, près de dix ans plus tard, revendiquent le Perfecto en version « destroy », avec débauche de clous, chaînes, pin’s et autres épingles à nourrice. Anti-hippies et prenant le contre-pied des rockers gominés (finalement assez soignés), les punks utilisent le même support (leur blouson) pour exprimer le rejet de tout ce qui est établi. Mais c’est Peter Fonda qui incarne le mieux
ce lien entre moto, rock et cuir dans un autre film culte, Easy Rider (1969), alors que Jim Morrison est consacré sex–symbol avec son éternel pantalon de peau.

Luxe, confort et Volupté
Finalement, de Thanatos à éros, la boucle est bouclée, et comme symbole de ce cycle, le cuir persiste et signe ! Peu à peu, cette fonction symbolique de séduction prend le dessus, et le cuir s’invite chez les grands couturiers (Tod’s, Dior, Gaultier).
Un nouvel élan pour le Perfecto, qui devient tenue de soirée. Entre 1985 et 1990, Schott vend plus de 30 000 Perfecto par an sur notre seul territoire. Malgré l’apparition de nouvelles technologies et matières, le Perfecto ne se soucie guère des modes. Il survit aux tendances et habille les générations avec le même état d’esprit qui, décidément, ne s’encombre pas des conventions !

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