Sans contester l’urgence climatique et l’impérative nécessité d’y trouver des réponses adaptées, Amnesty International a profité du Nordic Electric Vehicle Summit d’Oslo pour dénoncer les pratiques de certains constructeurs automobiles au sujet des batteries. D’après l’ONG, leur fabrication s’accompagnerait de nombreuses atteintes aux droits humains. Elles auraient aussi un impact négatif sur l’environnement.
Une fabrication qui ne respecte par les Droits de l’Homme
Comme le rapporte Amnesty International dans une tribune au titre explicite : « Les voitures électriques roulent encore sur les droits humains », des enfants seraient exploités en République Démocratique du Congo, pays d’où provient plus de la moitié de la production mondiale de cobalt, minerai essentiel aux batteries lithium-ion. Les exploitants ne feraient pas grand cas de leur exposition à des éléments toxiques dangereux pour la santé... D’après une estimation d’un rapport de la commission européenne, la demande annuelle mondiale en Cobalt pour le seul secteur automobile pourrait atteindre de 300 000 à 400 000 tonnes en 2030 contre 6 650 tonnes en 2017.
En Argentine, c’est essentiellement l’extraction du lithium qui pose problème. De nombreux projets d’exploitation de ce minerai seraient planifiés sur les terres des communautés autochtones sans que celles-ci n’en soient informées. Elles ne le sont pas plus, selon l’ONG, de l’incidence de ces exploitations sur leurs ressources en eau.
Les véhicules électriques, c’est pas si écolo...
Outre l’extraction des minerais, la fabrication des batteries elle-même appellerait de nombreuses critiques. Leur production serait néfaste pour l’environnement. Fabriquées uniquement en Asie - essentiellement au Japon, en Corée du Sud et en Chine - « la production d’électricité reste tributaire du charbon et d’autres sources d’énergie polluantes »
Enfin Amnesty International tire le signal d’alarme au sujet de l’exploitation minière (manganèse, lithium) en haute mer qui dégagerait des éléments toxiques néfastes à de nombreuse espèces.
En maintenant ainsi la pression sur l’industrie, Amnesty espère que les constructeurs d’automobiles feront preuve de plus de transparence quant à leurs chaînes d’approvisionnement et que les consommateurs, de plus en plus sensibles à cette question, pèseront sur leur stratégie.