Essai

Fort de deux titres mondiaux en Superbike en 2014 et 2015, Kawasaki présentait la nouvelle moto hypersportive, la ZX-10R, sur le circuit de Sepang en Malaisie, en compagnie des pilotes titrés, les Anglais Jonathan Rea et Tom Sykes… Cowabunga !

Massive
Vus du paddock, le trait agressif et l’aspect massif de l’ancien modèle restent de mise. Seul le carénage prend en volume pour offrir une protection presque digne d’une sportivo-GT. En selle, l’ergonomie évolue légèrement. Le guidon reste identique mais on est légèrement plus en appui sur l’avant, sans pour autant avoir le nez dans le bel amortisseur de direction électronique, ou l’instrumentation à écran LCD quasi inchangé.

Agilité et légèreté
Dès les premiers virages, une épingle suivie d’un enchaînement serré en dévers, on réalise l’ampleur des modifications apportées à la partie-cycle. La colonne de direction avancée vers le pilote, le bras oscillant allongé et le cadre rigidifié apportent une agilité et une légèreté jusqu’alors inconnues sur ce modèle, tout en conservant sa stabilité légendaire une fois sur l’angle. Au fil des changements d’angle et des freinages, le guidage se révèle précis et les nouvelles suspensions Showa Balance Free proposent un grand confort d’usage sur le début de course. Un régal jusqu’à l’arrêt, au moment d’effectuer quelques réglages, à la main : toutes les vis sont accessibles et concentrées dans une capsule façon bouteille de soda, c’est simple et efficace.

Refonte mécanique
Malgré la lourdeur du climat malaisien (40 °C et 70 % d’humidité) le nouveau moteur n’a pas montré le moindre signe de faiblesse. Avec une boîte à air 25 % plus large, un allègement du vilebrequin, de nouveaux pistons et arbres à cames et une boîte douce aux trois premiers rapports raccourcis (équipée d’office d’un shifter en montée), le 4-cylindres conserve ses 210 chevaux tout en passant les normes Euro 4… et en prenant plus rapidement ses tours que par le passé, l’inertie du moteur ayant été le principal axe de travail de l’équipe de développement.

Electronique de pointe
L’électronique fait un bond majeur : en plus des trois modes moteur, du contrôle de départ arrêté, du quickshifter (en montée) et de l’efficace atténuateur de frein moteur, la nouvelle centrale inertielle sur six axes siglée Bosh permet au contrôle de traction sur cinq niveaux (contre trois précédemment) de comparer en direct la situation au sol avec une base de données interne pour s’adapter aux mieux à la situation (trace d’humidité, déformation de la piste, défaut de grip sur un raccord…). Une exclusivité brevetée par Kawasaki qui permet d’affiner encore les réactions de la machine, et qui facilite grandement l’ouverture des gaz en grand, tout en laissant la belle gérer sa glisse… jusqu’au prochain freinage. Là encore l’électronique veille et l’ABS sportif revu facilite les corrections de trajectoire sur les freins en prenant ces mêmes paramètres en compte.

Verdict
Dotée d’un freinage, d’un châssis, de suspensions et d’une électronique de pointe, la nouvelle Ninja n’a jamais été aussi performante… et facile à rouler ! Elle séduira les pilotes pragmatiques en quête de bons chronos à pour un excellent tarif (17 599 euros). Un galop d’essai poussé pourrait aussi attirer ceux qui ne jurent que par le tempérament plus joueur de la R1 (-7 kg) ou par le caractère moteur plus marqué de la BMW S1000RR (217 ch au banc). À moins qu’ils n’attendent encore l’arrivée de la version 2016 de la concurrente de toujours, la Suzuki GSXR 1000.


Toujours plus : l’édition Winter Session

Lors de l’essai, Kawasaki proposait aussi une version au coloris noir baptisée Winter Session, équipée d’un kit racing. Celui-ci se compose d’un boîtier électronique permettant de gagner encore 10 ch (210 ch) et d’un échappement non homologué allégeant l’ensemble de 7 kg et lui rendant la sonorité que la Ninja mérite.

Plus que le gain de poids rendant la machine encore plus maniable, ou la puissance qui permet de sortir encore plus fort des grande courbes, c’est l’excellent feeling du shifter fonctionnant aussi en descente qui nous a le plus enthousiasmé. Bien plus précis que celui qui équipe aussi en option la BMW S1000RR, il permettra assurément de grappiller encore quelques secondes en course.

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Fiche technique

Kawasaki ZX-10R 2016 (Données constructeur)
Moteur
- Type : 4 cylindres en ligne refroidi par eau, 4 T, 2 ACT, 4 soupapes par cylindre
- Cylindrée (al. x cse) : 998 cm3 (76 x 55 mm)
- Puissance maxi : 210 ch (154,4 kW) à 13.000 tr/min (avec Ram Air)
- Couple maxi : 11,6 m.kg (113,5 N.m) à 11.500 tr/min
- Alim. /dépollution : injection/Euro 4
Transmission
- Boîte de vitesses : 6 rapports
- Transmission finale : par chaîne
Partie-cycle
- Frein Av (étrier à x pist.) : 2 disques Ø 330 mm (4 opp.) ABS
- Frein Ar (étrier à x pist.) : 1 disque Ø 220 mm (1)
- Réservoir (réserve) : 17 litres (nc)
- Poids : 206 kg
- Hauteur de selle : 835 mm
Pratique
- Coloris : gris mat, vert et noir KRT (+200 euros)
- Garantie  : 2 ans pièces et M.O., assistance
- Prix : 17.599 euros

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