Dès le premier regard, aucun doute n’est possible, il s’agit bien d’un custom de la famille très particulière des Kawasaki Eliminator. Entendons par là un genre de dragster de rue propulsé par un moteur à peine assagi de routière sportive. Allez, n’ayons pas peur des mots !
Série ZL
En France, à la fin des années 1980, cette gamme Kawasaki se décline de la 900 ZL (puis 1000 cm3) à la 250 EL en passant par la 600 ZL. Une 125 la complète un peu plus tard, qui n’a d’Eliminator que l’apparence et le nom.
Les moteurs des gros-cubes de la série ZL dérivent des quatre cylindres Ninja. Le bicylindre à refroidissement liquide de la 250 s’apparente au twin de la 500 EX et au 500 GPZ. Bon sang ne saurait mentir, la EL 250 est capable d’atteindre 150 km/h !
Caracoler et frime
Jusque-là, aucun custom de série de cette cylindrée n’offrait une telle vitesse de pointe, alliée à une conception et une finition dignes des plus fortes cylindrées. La plupart sont des utilitaires discrets vaguement customisés, surtout destinés à un usage urbain de père tranquille.
Même s’il sait se faire sage, le 250 EL est dédié à qui aime caracoler et frimer lors de – trop – bruyantes accélérations. Les 27 ch de la bête sont délivrés à 12.500 tr/min et l’on trouve le couple maxi à 10 000 tr/min.
Pointu comme on l’ aime sur… les sportives, il reste capable de souplesse en ville au-dessous de 5.000 tr/min, mais son caractère devient alors linéaire et assez peu sensationnel.
Prendre la route
Facile à prendre en main par le premier débutant venu, la Kawasaki 250 EL, basse, fine et élancée, offre une position naturelle et un confort en selle agréables pour prendre la route.
Si l’état de celle-ci est bon, tout va bien. Sinon, l’amortissement arrière trop peu progressif avoue vite ses faiblesses. Le comportement très rock’n’roll en courbe ne rend pas hommage à un châssis pourtant de bon aloi.
Pour les mêmes raisons, le passager est d’autant plus secoué qu’il manque de poignées pour se tenir sur une selle un peu trop sommaire. Suffisant à l’avant, le freinage demande quelque maîtrise pour l’arrière. Le tambour manque de progressivité et bloque très vite en cas de dosage abusif.
La Kawasaki 250 EL en 2014
Commercialisée par Kawasaki de 1988 à 1997, la 250 EL n’est pas très courante en France, où cette cylindrée, boudée par les utilisateurs, est très mal promue par les constructeurs. En 2014, elle conserve chez nous son aura de 250 performante, valorisante et atypique.
Loin des tristounettes Yamaha Virago, Honda Rebel, Suzuki GN ou Volty, c’est une excellente moto pour débuter. Seul, depuis, Hyosung a su proposer une rivale luxueuse dotée d’un moteur performant, la 250 GV Aquila qui n’est hélas plus importée. La cote en occasion de la 250 EL varie entre 600 et 1.500 € pour une machine en parfait état et dotée d’amortisseurs dignes de ce nom.