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Jawa 650 Classic : look Jawa 650 Classic : moteur Jawa 650 Classic : à bord

La transmission secondaire par chaîne gagnerait à être remplacée par une courroie. Pour le reste, cette machine est accessible aux personnes de petite taille sans pour autant qu’un (une) grand(e) ne s’y trouve mal à l’aise.
- Comme sur un Harley Sporster de base, les repose-pieds pilote se situent à une place rationnelle. Ni trop en avant, ni trop en arrière.

Quelles perspectives pour la marque ?

« Comme les Russes de chez Ural ou les Indiens de chez Enfield, les Tchèques sont très à l’écoute des remarques esthétiques et des demandes techniques que nous leur faisons. Ils y réagissent très vite et de manière positive. » Explique-t-on chez Héritage.
« Ils savent bien, qu’avec l’arrivée des constructeurs chinois, il s’agit d’une question de survie. » Reste la question du prix des motos : « C’est vrai que, sans être excessifs, ils sont un peu élevés surtout si l’on considère l’arrivée de la fameuse 600 Jialing, annoncée pour 4800 à 5000 €. Il faudrait au moins qu’une marque qui a construit sa réputation sur la conception de machines populaires tienne, à cylindrée égale, des tarifs égaux. » La gamme Jawa 650 comporte 3 machines toutes propulsées par le très fiable Rotax, il s’agit du 650 Classic, de la 650 Bison et du roadster 650 Style. La Bison est une version un peu plus carrossée de la Classic.

Beaucoup plus polyvalente, la Style est un roadster doté d’une ligne très actuelle dont le design n’a, a priori, rien à envier au reste de la production européenne ou nippone. Sa présence sur le Mondial eut été sûrement plus remarquée que celle de la, somme toute assez discrète, 650 Classic.« Ceci est vrai, mais nous avons eu un accident en cours d’essais pour vérification et nous n’avons hélas pas pu présenter ce modèle sur le stand. »

Un accident bien regrettable, en effet, car de nombreux jeunes motards ignorent aujourd’hui l’existence d’une marque, surtout reconnue et appréciée par les amateurs de motos anciennes.

Un nouvel importateur

Jusqu’au début des années 70, la marque Tchèque Jawa comptait encore parmi les plus grands constructeurs mondiaux. Ces motos, très populaires tout au long des années 50-60, étaient d’un très bon rapport qualité/prix. Elles n’ont hélas ensuite pas su évoluer pour affronter l’invasion des deux-roues japonais. Pourtant à la tête d’un réseau important et bien tenu, le groupe Poch, importateur français de l’époque, en a alors cessé la diffusion pour se consacrer à l’automobile.

Depuis, l’importation de ces machines dans l’hexagone a connu de nombreux aléas et interruptions plus ou moins longues. Toujours, ces reprises d’importation ont été le fait d’importateurs qui n’ont pas su, ou voulu, se doter des structures commerciales et techniques nécessaires. Même si ce n’est pas la seule raison, elles ont quelque peu contribué à plonger une marque légendaire dans l’oubli.

La reprise de l’importation par Héritage-Moto est donc plutôt une bonne nouvelle. En effet, Héritage est une extension de Trophy Moto (Villeneuve le Roi- 91) une maison spécialisée de longue date dans la restauration, la distribution et l’alimentation en pièces détachées pour les MZ, Jawa et autres Ural ou Dniepr de toutes époques. Une adresse plutôt sérieuse, donc, et bien connue des collectionneurs et amateurs. Outre Jawa, la branche Héritage importe aussi les Enfield India dont elle propose de nombreuses préparations et versions-maison. « Trophy services », un réseau de 27 agents répartis dans 27 départements et dans toutes les régions, assure déjà la diffusion de pièces pour les anciennes et les Enfield version Trophy..

Ce réseau de véritables spécialistes pourrait pleinement profiter aux consommateurs aussi bien qu’à Jawa. Reste à espérer que la célèbre firme Tchèque soit bien consciente de la nécessité d’assister son importateur comme il convient. Vice-championne du monde de vitesse en 1971, trustant avec CZ et MZ, les victoires au plus haut niveau en enduro et en cross durant toutes les années 60, toujours en pointe partout dans le monde pour les machines de Grass-track, Speedway et Ice Race, la firme de Tynec nad Sàzavou (Tchéquie) mérite mieux que la toute petite place qu’elle occupe aujourd’hui sur le marché français. Les Chinois lui laisseront-ils le temps de pérenniser les efforts actuels ?

Affaire à suivre.

Texte et photos Pascal Girardin.

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