Sautillant comme un crossman, cherchant frénétiquement mes repose-pieds, j’entame ma redescente en trombe sur la seconde chicane. « Putain, c’était mythique ! », me dis-je. Un p’tit regard vers notre équipe promo qui a posé le stand Motomag à deux pas de ce virage (pas chers, les DVD !), et mon petit équipage se refond dans la masse des 250 lucky guys qui profitent de cet énorme plaisir historique.

Ken Block, es-tu là ?

Sûr que pour Olivier Claisse, le photographe qui me prête aujourd’hui une Ducati Desmo 250 et roule lui-même sur un magnifique BSA 500 Goldstar (sur laquelle a été embarquée notre caméra, voir notre vidéo), rouler sur ce circuit doit lui rappeler tout une époque. Pour ma part, et bien que j’eusse assisté au dernier Trophée Jumeaux en ces lieux, c’est le pilote automobile Ken Block qui m’a fait redécouvrir l’endroit, via cette vidéo (clic !). Eh oui messieurs, les références changent, mais le plaisir reste !

C’est d’ailleurs ce savoureux mélange des époques, des mentalités et des machines que l’organisateur recherche en proposant ce nouveau concept de démonstration, où le mélange est roi. Dans les paddocks, on trouvait aussi bien de belles V-Max préparées au nitro, des CX 500 customisées jusqu’aux bielles, des Scramblers sur base XT pissant joyeusement l’huile ou de simples
Bonneville « caféracerisées », comme on en voit tant actuellement dans les
pages des magazines fashion ou sur les sites Internet de « pougnette »
motocycliste, genre Bikexif.

40 ans de mono dans la face !

Un éclectisme qui se marie bien avec un événement plus personnel : la
découverte de ma surprenante petite monture avec laquelle je
participerai aux GP Classic de Chimay, fin juillet. Sorti d’un stage de
motocross avec un monocylindre 350 KTM de 2011 la veille, je fais un
saut de 40 ans en arrière dans l’histoire du monocylindre.

Le petit Desmo préparé et ses 30 chevaux estimés par le propriétaire me donnent tout autant la banane ! Ça vibre un max et il faut vite se faire à la
boite inversée positionnée à droite (ce qui fait perdre de précieuses
secondes avant chaque passage de rapport), mais le plaisir d’aller
taquiner les 10.000 tr/min dans les lignes droites, puis de se
jeter sur les freins à tambour (si si, contre toute attente, ça
freine !) avant d’aller frotter les épaules contre le muret du
virage des Deux Ponts est énorme (là, je fantasme).

À l’inverse, la partie-cycle est ultra fine et légère. Les suspensions, très fermes, et la tenue de cap n’ont rien à voir avec les stupides a priori que je
pouvais avoir sur cette machine avant de nous envoyer dans le premier
virage.

Capricieuse Italienne

Après une première session réussie, je plonge littéralement dans le
bain de l’ancienne : ma jambe droite et recouverte d’huile, et il faut
sortir « les glingues » de la Claissouille pour resserrer le tout…
Tout juste prêt pour la seconde session, je cale dans la pré-grille. « 
Ben oui mon gars, c’est pas comme sur tes nouvelles japonaises, faut
mettre des grands coups de gaz pour éviter de caler »
, me glisse-t-on
tendrement à l’oreille alors que je viens de remonter tout le stand en
mode « jogging poussette » sans parvenir à relancer ma capricieuse
Italienne.

En roue libre

Un coup de démarreur à rouleau plus loin et je rejoins ma série… pour
le tour de décélération. Quant à la troisième session, ce sera celle de
la frayeur puisque, après 5 tours de « bagarrounette » avec des motos de
cylindrées diverses, la mienne s’arrête sans raison en haut du mur !
Descente en roue libre jusque dans la ligne droite des stands, suivie
d’une longue recherche de la panne suffiront à clôturer ma journée. Tant pis pour la parade sur la totalité du circuit routier, ce sera
pour l’année prochaine ! D’ici là, rendez-vous en Belgique, pour le trophée des motos classiques, à Chimay le 21 juillet.

Publicité