Non-signalé et quasiment invisible, le câble meurtrier était digne d’un collet de braconnier. Pour les associations présentes comme pour la famille, l’intention de nuire de la part du viticulteur n’est plus à démontrer. Pas plus que pour le Parquet, qui a fait appel de la sanction dérisoire décidée, le 21 novembre 2007, par le TGI de Montpellier : 8 mois de prison avec sursis et 1.500 € d’amende.

Dans un discours, Marin Mawois, membre du Motochu34 et du Codever, a notamment rappelé les trois mots d’ordre de la manifestation du jour : rendre hommage à Frédéric, montrer que les randonneurs verts, motorisés ou non, restent mobilisés avant le procès en appel, et défendre la liberté de circuler. En toute sécurité.

Le randonneur motorisé n’est pas un ennemi

Marin Mawois est allé au-delà du simple hommage. Selon lui, le geste meurtrier découle de « la diabolisation des loisirs verts et au manque général de tolérance des Français ».

Les a priori sur les randonneurs motorisés génèrent des réactions disproportionnées, comme celle de cette association écologiste qui met à disposition de ses sympathisants des « Fiches de constat de pratique illégale, ou supposée illégale, d’engins motorisés en milieu naturel ». Au mépris de la loi qui considère pourtant l’incitation à la délation comme un délit…

Un contexte qui favorise les « accidents »
Dans certaines régions existent aussi des opérations ouvertement baptisées « battues aux motorisés », où quelques conducteurs sont pourchassés comme de dangereux criminels, à grand renfort d’argent public et de moyens disproportionnés (hélicoptères) !

« Ce contexte a favorisé l’accident de Frédéric, comme des dizaines d’autres, s’exclame M Mawois. Certains semblent oublier que nous pratiquons notre loisir en toute légalité, que nos engins sont conformes au Code de la route et que ceux qui les pilotent sont leur voisin, leur boulanger, leur facteur ou l’instituteur de leurs enfants. »

Un « coup de gueule » achevé par l’affirmation que l’invasion de la nature par les loisirs motorisés est un véritable fantasme des écologistes les plus intégristes. « Une étude menée depuis 2006 sur le territoire national démontre qu’il faut faire plusieurs dizaines de kilomètres — 51 en moyenne sur l’ensemble des départements — pour rencontrer d’autres usagers. »

La caricature est dans le pré
Bref, le randonneur motorisé ne correspond pas à l’image caricaturale que beaucoup s’en font. « Outre que notre loisir a un impact environnemental négligeable comparé aux grandes sources de pollution, rappelons que sur 800.000 km de chemins autorisés, 6.500 disparaissent chaque année faute d’usage. Nous affirmons que notre pratique permet de conserver ce superbe patrimoine », indique M Mawois.

Le Codever lui-même dénonce ceux qui roulent hors des voies autorisées ou avec des véhicules non homologués. Avec la FFM, il participe également à une vaste campagne nationale pour la diminution du bruit, notamment auprès des constructeurs moto.

Publicité

Commentaire (0)