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Le constat de la mortalité motarde héraultaise est peu reluisant. Ils ont été 36 motardes et motards à trouver la mort sur les routes du département en 2005. Une tendance qui semble s’inverser pour 2006.

À l’échelle nationale, la mortalité de cette catégorie d’usagers de la route est en relative augmentation. Relative, car si elle n’a pas subi la chute de celle des automobilistes, la mortalité des usagers de deux-roues motorisés (2RM) n’est jamais mise en perspective de l’explosion du nombre de ventes de machines. Notamment celle des petites cylindrées (125 cm3 moto et scooters).

La donne est donc faussée et favorise les préjugés envers les motards. Ils sont trop souvent montrés du doigt comme des irresponsables. Leur passe-temps favori serait de rouler en toute inconscience au mépris des règles établies du Code de la route, et à celles, informelles, qui prévalent à la sécurité de chacun.

Une mobilisation nécessaire
« C’est la nécessité de combattre ces idées reçues, de faire progresser la notion de partage de la route et de respect entre les usagers, et l’impérieux besoin de revoir fondamentalement la formation à la conduite - des automobilistes comme des motards - qui ont poussé la FFMC34, l’AFDM de Montpellier et la Mutuelle des Motards à se mobiliser aujourd’hui. »

Cette mobilisation a débuté en marge de la Semaine de la sécurité routière. La FFMC, l’AMDM et l’AFDM ont édité un dépliant sur le partage de la route, illustré par le talentueux Ptiluc. À l’adresse des motards et des automobilistes, il explique notamment pourquoi ce partage conditionne inévitablement la sécurité de tous. Ils se voient prodiguer des conseils avisés pour mettre en application le mieux possible ce partage en bonne intelligence. Pour une connaissance mutuelle, la FFMC34 propose que des opérations « Motards d’un jour » soient mises en place.

Le dépliant, édité dans un premier temps à 25.000 exemplaires, est disponible dans 150 lieux du département de l’Hérault. Une opération qui ne saurait durer seulement le temps de cette Semaine de la sécurité routière. La sécurité reste une lutte quotidienne nécessaire.

Si les radars sont d’une efficacité presque imparable en termes de sanction, leur aspect éducatif reste très limité.

Quand la communication prime...
En politique, de manière générale, « l’effet d’annonce » est un mode de communication couramment usité par les décideurs de tous bords. La sécurité routière n’échappe pas à la règle. Prenons l’exemple des radars. Ils sont souvent présentés comme un dispositif qui « sauve des vies ». Un médecin sauve des vies, les radars sont censés contribuer à ce qu’il y ait moins de morts. La nuance a son importance : inconsciemment, « sauver des vies » a sans doute plus d’impact sur le public que « éviter des morts ». Mais, quelle que soit la formule employée, elle a l’avantage de légitimer la sanction, qui financièrement rapporte plus qu’elle ne coûte.

... la sécurité trinque
Or, comme le rappelle la FFMC34, « la formation est plus utile que la sanction ». Car, notamment, elle a l’atout de pouvoir enseigner les raisons pour lesquelles il est important, pour la sécurité, de réellement prendre en compte les autres usagers.
La sanction, dont l’automatisme reste très discutable, ne peut venir raisonnablement qu’en complément. Seule, elle revient à traiter les conséquences sans s’attaquer aux causes.

Pour le moment, la formation renforcée, réclamée de longue date par la FFMC et ici rappelée par l’antenne de l’Hérault, reste le parent pauvre de la Sécurité routière.

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