Encore très discrètes sur nos routes, les motos électriques font plus ou moins partie du paysage du 21e siècle. Mais lorsque la marque la plus conservatrice de l’univers moto, celle qui ne jure que par le son breveté de ses twins culbutés refroidis par air, Harley-Davidson, présente son prototype électrique, on se dit que le courant a définitivement fini par passer.
Au standard
En termes de performances, la Harley-Davidson LiveWire n’apporte rien de nouveau par rapport à ce qui existe déjà sur le marché. Elle est au standard, d’entrée de jeu. L’américaine utilise un moteur électrique refroidi par huile de 74 ch, dispose d’un couple maxi impressionnant (et immédiatement disponible) de 7,5 m.kg, récupère de l’énergie en phase de décélération et ses packs de batteries refroidies par eau utilisent la technologie lithium-ion.
Son chargeur n’est pour le moment pas intégré, et mettrait 3h30 pour atteindre la charge maximale, qui autorise une autonomie d’environ 100 km sur le mode moteur le plus sage.
Prototype
Ces chiffres, que nous n’avons pu vérifier lors de notre court essai, ne traduisent rien des performances du modèle qui sera peut-être un jour commercialisé. Ce proto n’est là que pour sonder les réactions d’un public trié sur le volet à travers le monde, et renouveler l’image de Harley-Davidson.
Coup de jeune
Il n’empêche, une fois en selle sur cette jolie moto, on ne peut s’empêcher de remarquer la finition réussie, digne d’un modèle de série, et le soin apporté aux petits détails, tels ses carters moteur en aluminium brossé travaillé, ses clignotants intégrés dans les rétroviseurs et ce feu à leds, ou la petite selle mono et le faux réservoir façon dirt-track qui donnent un sacré coup de jeune au design Harley.
Roadster
La position typée roadster est idéale pour manœuvrer les 210 kg. L’ergonomie des commandes est bien pensée, tout comme l’instrumentation tactile avec GPS intégré. À peine la poignée « des gaz » tournée, la LiveWire se montre rapide et efficace : 4 secondes pour abattre le 0 à 100 km/h, et une vitesse maxi de 154 km/h, sans embrayer ni passer aucune vitesse grâce à la transmission directe par courroie, bien secondée par la souplesse du potentiomètre dans la poignée.
Fusée
Le bruit de fusée produit par le moteur électrique est bien anonyme comparé au V-twin, mais il a aussi son charme. Après quelques virages, le châssis se montre à la hauteur, même si le poids des batteries, placées haut en avant dans le cadre en treillis d’aluminium, fait plonger fortement la fourche inversée lors des freinages.
Ainsi allégé, le train arrière a aussi tendance à dribbler, un phénomène accentué par la récupération d’énergie du frein moteur. On regrette que le prototype électrique ne soit pas déjà équipé d’un anti-patinage et d’un ABS qui régleraient rapidement ces problèmes. Mais, encore une fois, la LiveWire aura bien évolué d’ici à ce que nous puissions en profiter, cheveux au vent, lors de nos virées estivales et silencieuses sur la Route 66.
Verdict
Pur produit marketing, le prototype LiveWire remplit sa mission à la perfection : il donne un sérieux coup de jeune à la marque américaine. Et le jour où le marché y viendra, restrictions de circulation obligent, même les plus fervents défenseurs du « potato sound » se souviendront que Harley proposait déjà une solution pour continuer à rouler.
À lire également : l’essai de la version de série de la LiveWire, réalisé en juillet 2019
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