Malgré un aspect pour le moins archaïque et décharné, les machines de track développent une puissance (autour de 85 ch pour 500 cm3) d’autant plus redoutable que le poids (85 à 95 kg) de la bécane, lui, est à peu près égal. Gavés au méthanol, les monocylindres 4T double arbre de 500 cm3 peuvent propulser, en ligne droite, le pilote et sa moto à plus de 160 km/h.
Des pilotes tout à track
Avec ce rapport poids-puissance de rêve, les départs sont pour le moins musclés. Ne pas se rater en mettant trop de gaz, mais tout faire pour partir le premier, c’est poser une sérieuse option pour la victoire. Sortir fort de la courbe pour rester le plus vite sur la ligne droite en est une autre.
À l’entrée de la courbe, le sportif au très gros cœur coupe assez brutalement les gaz pour les remettre instantanément. Effet immédiat, l’arrière cherche illico à passer devant. La bête est en crabe, prête à affronter la courbe. La vitesse de l’équipage est alors d’environ 120 km/h.
Tout au long de la courbe le pilote, gère la glisse sur l’angle et se coltine avec sa bécane pour conserver son allure, et même si possible l’augmenter. Durant tout le virage, la roue avant forme un angle presque droit avec l’axe de l’engin. Projetant sans cesse de la terre, la roue arrière est à la limite constante de l’adhérence.
Là où le gros gaz cogne
Les pilotes s’affrontent lors de manches très courtes, rapides et extrêmement physiques pour ne pas dire brutales, du départ jusqu’à l’arrivée. La majorité des courses du championnat de Grass Track se déroulent dans le Sud-Ouest de la France avec une prépondérance de la Gironde (33). Au pays du rugby, ce sport-spectacle plutôt viril a toujours été particulièrement apprécié.
Repères :
1900 à 1914 : Naissance du Grass Track aux USA.
1917 : Le Grass devient très populaire en Australie (circuit de Newcastle Show Ground).
1923 : Première grande course anglaise à Cambridge (20 000 spectateurs)
1927 : La discipline sportive reçoit un premier statut d’organisation
1928 : Première épreuve disputée en nocturne à Manchester.
C’est à peu près à cette époque que le Grass Track s’est introduit en France. Il a connu une période d’assez grande popularité, entre les années trente et soixante, avec des épreuves disputées dans tout l’Hexagone. Depuis les années soixante-dix, le Grass Track et le Speedway français sont massivement le fait du Sud-Ouest avec les sites historiques de Marmande et La Réole.