Dans son édition du 16 septembre 2010, le journal Le Parisien/Aujourd’hui-en-France a dévoilé une nouvelle affaire embarrassante pour le pouvoir en place. Affaire qui peut même être qualifiée de énième scandale d’impunité d’un fils de « bonne famille ».

Les faits remontent à la nuit du 17 février 2009 vers 23 h, lorsque l’attention d’une patrouille de police est attirée par un scooter rouge slalomant sur un trottoir des Champs-Élysées, où il effectue de surcroît plusieurs dérapages. Interpellé, le conducteur alors âgé de 16 ans est en état d’ébriété : 0,79 g d’alcool par litre de sang.

État d’ivresse et insultes à agent
Seulement voilà, le jeune homme en question n’est autre que le fils de Frédéric Péchenard, le directeur général de la police nationale. Statut qui lui autorise visiblement une certaine liberté de ton et de langage. « Tu fais qu’un métier de con, je vais te muter à la circulation », aurait-il notamment lancé au fonctionnaire qui le conduisait au commissariat du VIIIe arrondissement.

Pour de tels faits, n’importe quel citoyen encourt — hors bénéficie de l’excuse de minorité – jusqu’à deux ans de prison et 7500 € d’amende. Mais cette nuit-là, la procédure prend très vite une tournure inhabituelle.

« J’ai reçu pour consigne de Monsieur X (le commissaire de permanence cette nuit-là, ndr) de ne pas placer l’interpellé en GAV (garde à vue, ndr), de ne pas aviser la permanence de nuit du Parquet, de ne pas auditionner le mis en cause […] », déclare l’agent dans un rapport interne du commissariat de la rue du Faubourg-Saint-Honoré.

S’estimant outragé, ce dernier décide malgré tout de porter plainte. Une plainte déposée en bonne et due forme, mais dont le parquet de Paris ne retrouve aujourd’hui aucune trace…

Selon que vous soyez puissant ou misérable
Le journal Le Parisien/Aujourd’hui-en-France s’est néanmoins procuré deux procès-verbaux ainsi qu’une note de service, qui attestent des événements ayant émaillé cette nuit du 17 février. Et qui laissent à penser que Frédéric Péchenard a pesé de tout son poids pour que la procédure soit enterrée.

Seule certitude : le patron de la police nationale est venu en personne récupérer son fils à 2 h 50, et s’est entretenu avec l’agent qui a porté plainte dans une pièce isolée spécialement mise à sa disposition.

L’entourage de Frédéric Péchenard le défend aujourd’hui en affirmant que « s’il s’est déplacé dans un commissariat pour aller chercher son fils, c’est en tant que père ». Et il va sans dire que le simple nom du DGPN ne suffit pas à exercer une quelconque pression sur les policiers.

Rappelons que l’intégrité de Frédéric Péchenard ne saurait être mise en cause, puisque cet ami d’enfance de Nicolas Sarkozy a récemment diligenté une enquête des services de renseignement visant à identifier la source du journal Le Monde qui a publié des extraits d’audition de l’affaire Bettencourt…

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