Efficace en France ou en Italie comme en Norvège ?

Dans les pays nordiques, la période de luminosité est une partie de l’année plus réduite que sous nos latitudes. Logiquement, les feux de jours y ont fait leur preuve. « En Suède, où ça a été implémenté depuis 1977 et aussi dans les pays nordiques, il fait noir plus vite et plus tôt. Donc, le fait de rendre [les feux diurnes automatiques] accentue encore le fait d’améliorer la visibilité du véhicule », confirme René Aerts, porte-parole chez Volvo Belgique.

Mais ce qui est vrai au nord ne l’est pas forcément plus au sud. En France, on a envisagé l’allumage des feux de croisement (les « codes ») pour tous. De juin 1999 à juin 2000, les pouvoirs publics ont donc tenté une expérimentation dans le département des Landes. Le 3 février 2002, Jean-Claude Gayssot, alors ministre des Transports, annonçait à l’Assemblée nationale que « la disposition (…) n’a pas été retenue par le Conseil, l’efficacité n’ayant pas été établie tant du point de vue de la sécurité routière que de la consommation d’énergie ».

Du « feu de jour » au « feu diurne »

Cela n’a pas empêché le gouvernement de remettre les feux de jour sur le bitume en 2005. Mesure finalement abandonnée après la mobilisation des motards à l’appel de la Fédération française des motards en colère, et des arguments de cette dernière. La FFMC craignait en effet que les motards, qui doivent rouler le feu allumé depuis 1976 pour être mieux perçus sur la route, soient noyés dans un flot lumineux constant.

En 2008, on nous annonçait l’arrivée du « compromis idéal » : les feux diurnes, d’une puissance maximum de 21 W au lieu des 55 W des codes. « Piétons, cyclistes, cyclomotoristes et motards, la problématique reste entière pour les usagers les plus vulnérables », estimait alors Éric Thiollier, délégué général de la FFMC. « On va rendre plus visibles ceux qui le sont déjà beaucoup avec tous les risques de confusion que cela induit. »

L’œil percevant avant tout une source de lumière et non sa densité, les différents constructeurs automobiles n’utilisant pas les mêmes types de feux diurnes (les leds « flashent » plus que les ampoules classiques), il risque effectivement d’y avoir quelques confusions dont les usagers les plus fragiles feront les frais. En août 2012, ce sont les poids lourds et les bus neufs qui devront être équipés. L’occasion de rendre l’utilisation des feux de jours obligatoire ?

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