Pourtant, la Sécurité routière n’entend pas repousser de nouveau l’échéance. : « Pas question de repousser la date limite. Au 1er novembre, 100 millions d’éthylotests auront été mis sur le marché, faites le calcul sur la population française, tout le monde devrait pouvoir s’en être procuré, affirme l’autorité au Parisien. D’autant que d’autres fournisseurs sont en cours de certification par la LNE (Ndlr : Laboratoire national de métrologie et d’essais), ce qui pourrait offrir un apport supplémentaire sur le marché. »

Et les fabricants, le leader Contralco en tête, se frottent les mains (mais bon, c’est pour la bonne cause…) : « Il y a effectivement eu un problème d’approvisionnement, mais tout rentrera dans l’ordre dans quelques semaines. Il y a eu un énorme pic de la demande fin juin, 4 millions de consommateurs ont acheté un éthylotest en quelques jours », explique Guillaume Neau, directeur commercial et marketing chez le fabricant français.

160 emplois créés… et de gros bénéfices

Ce dernier assure aussi que son entreprise, dont le lobbying est fortement à l’origine de l’obligation, fait tout pour fournir le marché : « Dès l’annonce de la mesure à la fin de l’année dernière, nous avons embauché 160 personnes et investi 3 M€ dans de nouvelles machines. Nous allons encore augmenter notre production à 200.000 unités par jour. » C’est déjà ça : si l’utilité de disposer d’un éthylotest à bord de son véhicule (motos y compris) reste pour le moins très hypothétique, on se félicitera que 160 chômeurs aient trouvé un emploi !

Enfin, ce sont surtout les deux seuls fabricants pour le moment présents le marché français (Contralco et Red Line Products) qui se félicitent : ils se partagent un gâteau de potentiellement 76millions d’euros. L’investissement devrait rapidement être amorti, si ce n’est déjà fait (ce que laisse supposer la pénurie).

Autre élément pour expliquer la pénurie d’éthylotests d’après M Neau : certaines enseignent garderaient leur stock pour ne pas être pris au dépourvu à la rentrée. Par ailleurs, la Sécurité routière, comme 60 Millions de Consommateurs le faisait en mai dernier, alerte les usagers de la route quant aux contrefaçons et aux arnaques, notamment sur Internet (éthylotests non conformes ou hors de prix, etc.). Pour nous, « l’arnaque » consiste déjà dans le fait de présenter l’obligation de détention d’un éthylotest comme une grande mesure en faveur de la sécurisation des routes...

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