Essai

Scooter et aventure, il va falloir désormais réaliser que ce mélange des genres est porteur. Initié par Honda avec le X-ADV 750, cela représente depuis la meilleure vente du constructeur en Europe (44 000 unités depuis son lancement en 2017). Ce succès a donné des idées puisque le millésime 2022 accueille à la fois le Honda ADV 350, les Kymco DTX 360 (en 125 et 321 cm3) tandis qu’Aprilia veut aussi sa part du gâteau avec ce SR GT 125. On notera qu’il existe aussi en 200, une cylindrée qui a son importance sur certains marchés comme l’Italie... ou l’Asie.

N’oublions pas qu’Aprilia et le scooter, c’est une longue histoire : la marque de Noale s’est mise à la mobilité urbaine avec l’Amico en 1992, et le blason « SR » remonte à 1993, il avait déjà un look sportif et des couleurs flashy. La lignée est allée jusqu’au SRV 850 de fin des années 2000, un engin lourd et puissant, le plus gros maxi-scooter jamais réalisé.

Aprilia est une marque globale : ce SR GT est fabriqué au Vietnam et a vocation à séduire le marchés européens, asiatiques, sud-américains. Malgré les compromis nécessaires à une telle ambition, il joue la triple carte du dynamisme, de la polyvalence et de la filiation avec les fleurons de la gamme. Voyons donc ce qu’il a dans le ventre.


Aprilia SR GT 125 : présentation

Urban ou Sport ? Deux lignes de style existeront pour ce SR GT et nous avons eu droit à la première, la Urban, qui se distingue par des coloris assez sobres (noir, gris, bleu), tandis que la Sport, disponible un peu plus tard et qui demandera un surcoût raisonnable, fera péter des coloris tels que le rouge ou le jaune.

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Oserons-nous dire que ça lui va un peu mieux ? En tous cas, de face, la filiation avec les sportives de la marque est bien présente, notamment par la signature visuelle des feux à LEDs ainsi que par les petits ailerons intégrés dans les flancs de carénage. Le SR GT se veut un scooter moderne, branché, et polyvalent, en allant chercher du côté du segment « adventure » avec une belle garde au sol (175 mm, c’est 30 de plus que le ADV 350 de chez Honda), les suspensions offrant le plus grand débattement du marché 125 ainsi que des pneus Anakee Wild aux dimensions honorables (130 x 13 pouces à l’arrière), le tout étant cohérent grâce un à guidon typé off-road et pas cintré comme souvent sur les scooters.

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Le SR GT reste malgré tout un scooter assez compact, pesant 144 kilos avec les pleins, et offrant une hauteur de selle de 799 mm. Mais que les courts sur patte se rassurent, la selle est un peu plus étroite en sa partie avant et le plancher a le mérite de ne pas être trop large pour ne pas trop avoir à arquer les jambes pour le tenir. Bref, son allure sportive et ramassée joue en sa faveur, même si quelques détails de finition pèchent, à l’instar des trois bandes latérales sur les flancs de carénage, mal ébavurées et mal collées. Mais c’est un détail…


Aprilia SR GT 125 : équipements et aspects pratiques

Feux à LEDs, tableau de bord TFT complet (avec jauge à essence, température d’eau, compte-tours, horloge, deux trips, autonomie, température extérieure, conso moyenne, vitesse maxi atteinte), cette dalle a en plus le mérite d’être facile à lire. On regrette éventuellement que les deux leviers de freins soient assez écartés – et pas réglables en écartement, tout comme l’absence de warnings, toujours utiles en usage urbain congestionné…

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Deux petits vide-poche sont présents dans le tablier avant, et la selle recouvre un coffre de 25 litres, qui est censé contenir un casque intégral, mais il faudra bien vérifier cela avec votre propre heaume, car mon jet Schuberth M1 Pro en taille M ne rentrait pas. Le SR GT offre une béquille centrale et latérale, la mise sur la centrale est un jeu d’enfant. Enfin, la présence d’une poutre centrale donne, selon Aprilia, un look « moto » à ce scooter, mais ce ne sera pas forcément simple de transporter un sac, en plus. La petite bulle n’est pas réglable (en même temps, vu les vitesses atteintes...), mais une bulle plus haute est disponible en option.

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Aprilia SR GT 125 : techno

Il y a une clé classique (pas de keyless), les commodos sont bien dessinés avec, à gauche, des boutons pour naviguer dans les infos de l’ordinateur de bord et pour activer ou pas le stop & start. A droite, on accède à un bouton qui permet de connecter le système de communication Aprilia MIA (en option). Tout ceci tombe parfaitement sous la main.
Côté châssis, on a donc ces fameuses suspensions qui sont les plus généreuses de la catégorie. Ainsi, le SR GT dispose d’une fourche Showa de 33 mm de diamètre et de 122 mm de débattement (22 % de plus que le meilleur concurrent, selon Aprilia), et une paire d’amortisseurs à l’arrière (102 mm de débattement, 7 % de plus que le meilleur concurrent, et réglables en 5 positions en précharge).

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Côté freins, Aprilia fait appel à un système de freinage couplé, mais précise que l’ABS sera également disponible bientôt. Le client aura ainsi le choix entre les deux technologies (la législation autorise, pour l’instant, le freinage couplé sur les 125).
Le moteur est le I-GET 125, que l’on trouve aussi sur la dernière génération de Liberty 125. Il développe la puissance maximale autorisée par la loi : 11 kW (15 ch) à 8750 tr/min, et 12 Nm de couple. Il a le mérite d’offrir également un stop & start (un petit moteur électrique brushless est placé aux côtés du vilebrequin pour le démarrage), désactivable, qui demande toutefois que la mécanique soit bien chaude pour entrer en fonction (il faut moins de temps au système monté sur les 125 Honda). Ensuite, le moteur redémarre d’une simple rotation de la poignée de gaz, sans temps mort, ou presque.

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Aprilia annonce une consommation mesurée qui, avec le réservoir de 9 litres, autorise 350 kilomètres d’autonomie. Lors de cet essai, essentiellement urbain, l’ordinateur de bord affichait 3,4 l /100.


Aprilia SR GT 125 : en dynamique

Premier point : la position de conduite est naturelle et malgré le gabarit assez compact de l’engin, je me suis senti bien à l’aise malgré ma grande taille. Ensuite, le moteur est plutôt silencieux : ça, c’est bien ! On découvre qu’il est associé à une transmission douce, progressive, qui patine très peu, et les évolutions en ville, à basse vitesse, se font avec très peu de bruit, aucune vibration : le SR GT n’effraiera pas le voisinage.

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Continuons avec le moteur : disons-le franchement, il est souple, soyeux, ne vibre pas, il est assez peu sonore, bref, c’est très smooth, tout ça, et ce sont de belles qualités. Par contre, malgré la puissance annoncée, prenons les paris que ce n’est pas le plus véloce de la catégorie, en accélérations comme en allonge (curieusement, sa vitesse de pointe est limitée à 99 km/h, même si en descente, on peut prendre un peu plus de 105 km/h compteur). Un Kymco est plus vif, un Honda va plus vite, même si dans le cadre d’un usage plutôt urbain, le SR GT ne déméritera pas.

Il ne déméritera pas, car il est très équilibré, dispose d’un rayon de braquage exceptionnel (on fait demi-tour sur une seule voie, sans mettre le pied par terre, en toute facilité). Bref, ce SR GT a tout de l’arme idéale pour lutter contre les embouteillages. Mention spéciale au freinage, également, puissant, précis, dosable.

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Et ces fameuses suspensions, alors ? Elles sont bien accordées entre l’avant et l’arrière, et ont le mérite de ne pas donner de gros coups de raquette sur les irrégularités. Elles font sans aucun doute partie des arguments de la machine ! Nous n’avons pas fait de « tout-terrain » lors de cet essai, mais bon, on sait bien que l’approche « adventure » des scooters relève plus de la posture marketing.


Aprilia SR GT 125 : conclusion

Son moteur manque un peu de souffle et ses performances ne sont pas au top de la catégorie. Mais pour un usage urbain, le SR GT a plus d’un tour dans son sac : hyper agile, bien suspendu, pas inconfortable, pas mal équipé, super facile à conduire, il joue aussi sur son look attrayant et son prix raisonnable, pile sous la barre des 4000 € (un Kymco DTX 360 125 est à 4799 €), pour séduire une clientèle de citadins en quête d’un engin moderne et valorisant.

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