C’était l’une des mesures les plus suprenantes parmi la multitude d’annonces faites par le Premier Ministre, Manuel Valls, le 2 octobre 2015 à l’issue du conseil interministériel de sécurité routière (CISR) :

Mesure n°5 : Expérimenter l’utilisation de drones au service de la sécurité routière.

Trois mois plus tard, elle a déjà fait long feu, et les drones de surveillance des routes ne devraient pas décoller, si l’on en croit l’édition du 5 janvier du quotidien Le Parisien :

« Les gendarmes de l’Oise devaient être les premiers à tester cet outil de science-fiction du 15 novembre au 6 décembre. Un dispositif annoncé en novembre par le patron du groupement de gendarmerie de l’Oise en grande pompe et devant la presse. Eh bien, tout a été annulé ».

Vide juridique
Le problème réside dans le droit : les leviers juridiques à lever sont trop nombreux pour qu’une expérimentation soit menée. Difficile, en effet, d’établir si les utilisateurs de ces engins volants ont le droit de les faire voler au-dessus d’une route peuplée de véhicules en circulation.

Par ailleurs, une infraction constatée par vidéo ne peut pas être verbalisée.

Et si ces bijoux de technologie venaient à se crasher, provoquant un accident, qui serait responsable ?

Ce recul ne fait pas les affaires des fabricants de drones. L’un d’eux affirme dans Le Parisien que : « C’est dommage, c’était un gros marché pour nous ». Allez, l’entreprise se consolera en en vendant par centaines dans d’autres secteurs d’activité. Le drone est une industrie en pleine expansion.
D’ailleurs, la Gendarmerie Nationale manipule déjà des drones : elle en possède une vingtaine, qui surveillent les chaussées… quand celles-ci sont occupées par des manifestations.

Concluons par ce constat du fabricant de drones : « Encore un exemple de dissension où le politique a voulu aller bien plus vite que la musique quand sur le terrain on n’est pas prêt ». En matière de sécurité routière, le politique se doit de savoir manier l’effet d’annonce afin d’actionner la peur du gendarme et de ses outils de dissuasion.

En dehors des drones, ces derniers demeurent nombreux et efficaces. Il n’y a qu’à constater les efforts fournis en matière de perfectionnement des radars automatiques pour s’en persuader.

Ce qui est sûr, c’est que cette volte-face sur le drone n’augure pas d’une clémence accrue quant à la surveillance du comportement des conducteurs.

- Lire l’article source sur Leparisien.fr

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